«Topophilia » nous invite à pénétrer dans un univers que Asma ben Aissa tisse, fil à fil, créant des récits visuels qui racontent une demeure, une histoire familiale, des paysages imaginaires et pourtant familiers.
C’est dans l’air du temps artistique : le support, la toile, tissée, brodée, filée, devient l’œuvre. Les artistes délaissent le pinceau, pour se concentrer sur la filature, la tapisserie, la broderie, et le textile ou la fibre végétale en sont les nouvelles palettes. On avait vu cette inspiration émerger et s’imposer à Venise, au cours des dernières biennales, mais aussi dans les foires d’art contemporain de Dubaï et Abou Dhabi. Nos artistes s’inscrivent dans cette mouvance d’autant plus aisément que le travail de la fibre textile ou végétale fait partie de leur tradition patrimoniale.
Asma ben Aissa avait été découverte au cours du concours des jeunes artistes organisé chaque année par la galerie TGM. Jeune lauréate pleine de promesses, elle concrétise ses espérances en exposant cette semaine à la galerie Le Violon Bleu, invitée par la jeune curatrice Khedija Hamdi dans le cadre de Blue Wind Project. Ce programme curatorial se propose d’accompagner des artistes des deux côtés de la Méditerranée à travers des projets d’expositions, mais aussi de rencontres et de conférences.
Cette exposition nous invite à pénétrer dans un univers que cette jeune Pénélope tisse, fil à fil, créant des récits visuels qui racontent une demeure, une histoire familiale, des paysages imaginaires et pourtant familiers. C’est une expérience désarçonnante, empreinte de sérénité, de familiarités. Un peu comme si l’artiste dévidait devant nous une pelote de souvenirs, ouvrait ses placards de grand-mères, et nous permettait de regarder par le trou de la serrure.