Un bus d’occasion, ça s’entretient !

Editorial La Presse

Le degré de civilité et le capital courtoisie d’un peuple se mesurent aussi à l’aune de ses moyens de transport public. En effet,  la qualité du transport de  nos métros,  bus et trains et la ponctualité qui leur fait défaut décident de nos humeurs au quotidien. Et une humeur matinale peut déteindre sur  tout le reste de la journée et changer négativement nos comportements les plus anodins. Ensuite, c’est l’effet boule de neige qui emporte dans son sillage la productivité dans le monde du travail essentiellement.

L’importance accordée par le Président de la République à ce secteur qui « empoisonne » subrepticement la vie sociale et  économique du pays mérite l’attention et le suivi. Nous nous référons bien entendu à cette visite effectuée à l’entrepôt de la Transtu, le vendredi 24 novembre,  et à la décision de « mettre fin au calvaire des Tunisiens » annoncée devant ce cimetière de bus abandonnés, devant  ce capharnaüm de ferraille. Il fallait bien étaler ce dossier sur la table et en arrondir les angles même  en ayant recours à l’achat de bus d’occasion pour soulager la tare du parc croulant de véhicules vétustes où s’entassent tous les jours les citoyens à contrecœur.

Plusieurs  voix se sont ainsi élevées contre cette initiative, en critiquant  l’état de ces bus d’occasion. La réponse fut donnée le 29 novembre par le ministre des Transports Rabie Majidi, lors d’une plénière consacrée à l’examen du budget de son département dans le cadre du budget de l’Etat 2024.

« Les bus d’occasion importés récemment par la Tunisie sont en marche et des ingénieurs ont été mobilisés pour vérifier leur conformité au cahier des charges afin de sélectionner ceux qui répondent aux conditions. L’acquisition d’un nouveau bus coûte 450 mille dinars, tandis que les prix des bus doubles sont à partir de 560 mille dinars.  La situation financière des sociétés de transport s’est aggravée à cause du gel des tarifs depuis 2010. », a déclaré le ministre des Transports. On apprendra également du même ministre  que plusieurs ingénieurs seront appelés à sélectionner les bus qui répondent au cahier des charges . Cependant, il ne faut pas compter uniquement sur ces nouvelles acquisitions qui coûtent assez cher somme toutes. Il s’agit d’assurer un entretien et un maintien constant de ce parc car même les pays riches misent beaucoup sur ce volet en retapant leurs véhicules publics et en leur assurant un suivi technique. Voici ce à quoi il faut penser avant l’acquisition, pour ne pas risquer de se retrouver de nouveau devant un vaste cimetière de bus à l’entrepôt de la Transtu.

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