Un nul de l’EST à Luanda avec beaucoup de sueurs froides, un autre nul miraculeux de l’Etoile devant Al Hilal, et dans les deux matches un point commun : ni l’EST ni l’ESS n’ont évolué comme favoris et comme deux mastodontes du football africain. Et, franchement, Petro et Al Hilal n’auraient pas volé leurs victoires. On peut même dire que l’EST et l’ESS peuvent s’estimer très heureuses d’avoir ramené un point de l’extérieur compte tenu de leur «petite» prestation. Ce n’était pas l’attitude de jeu et le comportement de deux clubs prestigieux en Afrique avec une domination subie par l’EST durant les grands moments du match et aussi une incapacité à développer le jeu pour l’Etoile qui, par pur miracle, a marqué dans le temps additionnel. On a bien vu que Petro et Al Hilal étaient supérieurs, avaient plus de cadence et d’intensité dans le jeu. On peut contredire ce qu’on vient de dire par la primauté du résultat. Soit. Mais pour aller loin en cette Ligue des champions, il faut avoir des fondamentaux de jeu, des atouts, une attitude collective qui vous balise la voie pour disputer le titre.
Cette édition 2023-2024 de la Ligue des champions n’est pas disputée et équilibrée parce que le niveau général s’est élevé. Mais plutôt parce que les favoris paraissent moins affûtés que d’habitude et que les outsiders ont progressé. Ce qui est frappant, c’est que l’écart grandit par rapport à Al Ahly et Sundowns, les deux favoris. L’EST et l’ESS, d’après ce qu’ils ont produit en quatre journées, ne semblent pas en mesure de concurrencer ce duo, ni de suivre le rythme des nouveaux outsiders qui ont bouleversé l’ordre en cette Ligue des champions. C’est une question de moyens humains. D’abord, nos clubs n’ont plus des joueurs de valeur et réguliers qui jouent pour gagner le sacre. On est en train de trop surestimer nos joueurs dont la plupart sont moyens ou en baisse. C’est aussi une question d’entraîneurs : Imed Ben Younès et Tarek Thabet sont deux entraîneurs imbus d’idées défensives. L’EST et l’ESS sont meilleurs en phase défensive qu’offensive. Ces deux entraîneurs pensent à protéger leurs défenses et à ne pas encaisser de buts. Leurs plans de jeu sont tournés vers un conservatisme défensif, en laissant leurs attaquants «se démener» pour marquer. Cela ne va pas les servir même en cas de qualification, car les joueurs qu’ils ont ne sont pas assez blindés et ambitieux. Quelque chose devra changer d’ici le retour de la Ligue des champions.