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L’Essentiel – Pénurie alimentaire Le commerce et l’agriculture font front commun

Assurer la disponibilité et l’approvisionnement des produits de large consommation sur le marché national ainsi que le développement du système de distribution est l’objectif que le gouvernement s’est fixé pour les mois à venir en vue de remédier aux insuffisances constatées. Il s’agit aussi d’assurer une surveillance constante des prix. Cette démarche s’inscrit dans une vision de préservation du pouvoir d’achat des citoyens.

En cette période de crise permanente de pénurie des produits alimentaires de première nécessité, la prise de mesures proactives pour approvisionner le marché national avec des produits locaux et importés s’impose. L’objectif est d’éliminer toute perturbation et d’atteindre la stabilité des prix, particulièrement pendant les périodes de forte demande sur l’ensemble du territoire national.

Les ministres du Commerce et de l’Agriculture, en stricte conformité avec les instructions du Chef de l’Etat, ont pris des mesures concrètes pour assurer un approvisionnement régulier du marché en produits alimentaires de base. Le ministère du Commerce et du Développement des exportations a,  en premier lieu, recouru au gel des prix de plusieurs produits non administrés, et ensuite à la vente de l’huile d’olive extra-vierge, produite par l’Office national de l’huile, à un prix préférentiel fixé à 15 dinars le litre. De son côté, le ministère de l’Agriculture vient de lancer une  nouvelle expérience de production de pain complet avec une nouvelle farine riche en fibres. Cette farine, extraite du blé tendre, servira à fabriquer des baguettes avec une meilleure valeur nutritive et au même prix que les baguettes classiques (190 millimes). L’objectif étant de mieux répondre aux besoins du consommateur… L’engagement ferme envers la stabilité du marché national et la protection du pouvoir d’achat des citoyens a été réaffirmé à maintes reprises.

L’année 2023, tout comme les années précédentes, a été marquée par des pénuries alimentaires très ciblées autour de produits, tels que le blé, le lait, le sucre, le riz, l’huile… De même, les prix élevés des denrées alimentaires ont affecté très fortement la capacité des personnes à avoir accès aux produits de première nécessité. L’inflation a accentué la pression sur les populations à faibles revenus. Les conséquences météorologiques liées au dérèglement climatique sont également un facteur de plus en plus important dans l’apparition des pénuries.

Il faut reconnaître que ce ne sont pas seulement les produits alimentaires de base qui manquent à l’étalage. De plus en plus de voix s’élèvent pour déplorer le manque de médicaments parfois vitaux dans les officines. Ce phénomène est loin d’être isolé, mais perçu de plus en plus comme une menace au droit à la santé et aux soins. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit des médicaments vitaux.

Naoufel Amira, président du Syndicat des propriétaires de pharmacies privées, confirme l’absence d’au moins 70 médicaments vitaux qui n’ont pas d’équivalents fabriqués localement. Cette situation trouve son explication dans les grandes difficultés qu’affronte actuellement la Pharmacie centrale de Tunisie qui cumule des dettes auprès des laboratoires pharmaceutiques estimées à 750 millions de dinars.

La Tunisie demeure, en effet, depuis plus de deux ans, suspendue à un accord avec le Fonds monétaire international pour sortir de cette situation difficile. Cette hypothèse est au fil du temps irréalisable, au regard du refus exprimé par les autorités du coût socialement élevé des réformes exigées.

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