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Tourisme en Tunisie : Une année 2023 globalement positive

 

Djerba, l’île des rêves et perle de la Méditerranée, caracole toujours en tête des lieux touristiques les plus prisés avec des taux d’occupation allant jusqu’à 100% dans certaines unités hôtelières. Le charme des lieux, le luxe de certaines unités, les services de qualité offerts dans les hôtels et les maisons d’hôtes, la variété des lieux d’hébergement, tous différents les uns des autres, ainsi que son climat propice aux vacances, l’essor aussi bien du tourisme saharien que médical, sont tous des facteurs qui ont fait d’elle une destination indétrônable.

Le secteur touristique ne cesse d’évoluer dans notre pays, en tenant compte des nouvelles tendances d’aménagement et de la conjoncture internationale. De nouveaux partenariats visant à développer les investissements favorables à un développement durable se profilent à l’horizon.

Les indicateurs sont plutôt au vert, avec en particulier une hausse de 89% pour le premier semestre de l’année écoulée en comparaison de 2022 (plus de 3% par rapport à l’année de référence de 2019). Nos amis français sont toujours en pole position avec une augmentation de 23% par rapport à 2022 et de plus de 11% par rapport à 2019. Ils sont suivis des Allemands avec une augmentation de 66%, toujours par rapport à l’année précédente, et des Italiens. Des chiffres livrés par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat.

Toutefois, et depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, début octobre 2023, un léger fléchissement a été ressenti, selon Ahmed Bettaieb, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (Ftav). Cela s’applique aussi à plusieurs pays et non seulement à la Tunisie.

Rebondissement des flux touristiques en 2023

Les chiffres sont têtus. Même les études élaborées par les organismes internationaux sont de nature à confirmer le rebond du tourisme. Ainsi, selon le bulletin de la conjoncture économique, publié par la Banque mondiale en 2023, les recettes touristiques dans notre pays, estimées à 47,2%, ont considérablement contribué à réduire le déficit des opérations courantes. Ces recettes s’élevaient à 5,2 milliards DT (3,2% du PIB contre 2,4% en 2022) .  

«Les recettes touristiques ont dépassé les envois de fonds des émigrés (5,1 milliards de dinars) qui ont enregistré une hausse plus modeste (+5,1 %), mais qui restent une source essentielle de devises pour la Tunisie. En conséquence, le déficit du compte courant est tombé de 7,0 milliards de dinars au premier semestre 2022 (4,1% du PIB) à 2,7 milliards de dinars (1,5 % du PIB) sur la même période en 2023».

Les arrivées des principales nationalités ont augmenté même par rapport à 2019, y compris des pays voisins et européens. Les arrivées des touristes algériens (46,6% du total des arrivées) ont enregistré une augmentation de 4,5%, celles des touristes libyens (31,1% du total des arrivées). Une augmentation de 20,8% par rapport à 2019. D’après la même source, les flux touristiques ont rebondi en 2023 par rapport à 2019, avec l’accueil de  6,2 millions de non-résidents en 2023, jusqu’à fin août, soit une augmentation de 62,4% par rapport à la même période de 2022.

La plupart des visiteurs proviennent des pays voisins. Toutefois, le nombre de touristes européens a également augmenté, comme précédemment cité. A cet effet, il est à signaler que le nombre de visiteurs Français (14,1% du total des arrivées) a augmenté de 11,7% et celui des Allemands (4,4% du total des arrivées) de 3% par rapport à la période pré-Covid. En revanche, les arrivées russes (représentant 6,7% du total en 2019) se sont effondrées depuis la guerre en Ukraine.

Les hôtels et les restaurants touristiques ont été parmi les principaux contributeurs positifs à la croissance économique en 2023, compensant ainsi le recul des secteurs primaires.    

Les indicateurs de fin d’année ne font que confirmer le rebond du secteur et la Banque centrale nous indique que  les recettes touristiques ont augmenté de 28%, à la date du 20 décembre 2023, en comparaison de la même période de l’année dernière, se situant au niveau de 6,7 milliards de dinars.

Investissement, développement et diversification

A ces statistiques qui confirment la bonne santé de ce secteur clé de l’économie tunisienne, viennent s’ajouter de nouveaux projets et des acquis  renforçant la diversification du tourisme; le développement de l’artisanat et la valorisation du patrimoine, dont notamment le classement en septembre 2023 de l’île des rêves, Djerba, sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Ainsi que le lancement le 5 décembre 2023 à Tunis, conjointement avec l’Unesco de la «Route du Patrimoine Unesco». Une composante importante du programme «Tounes Wijhetouna». Les efforts sont aujourd’hui concentrés sur l’investissement et la promotion du tourisme alternatif ou durable, surtout après l’essoufflement du modèle classique.

Ainsi la particularité dans ce grand projet est qu’il regroupe des sites du patrimoine mondial et également des éléments du patrimoine culturel immatériel. «La création de cette Route importante s’inscrit donc dans la perspective plus large de soutenir le développement économique durable et inclusif de la Tunisie, en établissant des synergies entre les secteurs du tourisme, de l’artisanat, des produits du terroir et du patrimoine culturel». Elle vient concrétiser une nouvelle approche de la forte contribution que le tourisme peut apporter à la sauvegarde du patrimoine culturel.  

Baisse du nombre de nuitées   

Dans le contexte de l’évaluation de l’année touristique 2023, La Presse a contacté le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (Ftav), Ahmed Bettaieb, qui a déclaré qu’il est encore tôt pour présenter une appréciation objective, car il faut attendre les statistiques officielles qui seront publiées par l’Office national du tourisme tunisien (Ontt), relevant du ministère du Tourisme et de l’Artisanat.

Toutefois, en général, les résultats sont exceptionnels pour l’année passée avec le net rebond enregistré. Il faut cependant se mettre à l’évidence que le nombre de nuitées a baissé. «Ce n’est pas aussi rose, mais ce n’est pas non plus très négatif. Ce fut une bonne année, correcte et intéressante, mais le rythme observé au début de l’année 2023 n’a pas été le même à la fin, en raison de la guerre à Gaza, en Palestine. Cette guerre n’a pas impacté que notre pays, mais tous les autres pays. Toujours est-il qu’on peut qualifier 2023 d’année globalement positive», a-t-il ajouté.

Selon notre interlocuteur, le tourisme balnéaire est toujours indétrônable en Tunisie. Il représente plus de 70% des recettes, puisqu’il est associé aux stations balnéaires  et s’étale sur plusieurs mois ( à partir du mois d’avril jusqu’au mois d’octobre), mais il vrai qu’on a tendance à s’orienter vers le tourisme alternatif ou durable et vers les maisons d’hôtes et gîtes ruraux. A ce propos, le président de la Ftav insiste sur l’impératif d’organiser au mieux le secteur des maisons d’hôtes, en l’encadrant de règlements appropriés pour tenter de dépasser certains obstacles juridiques. Il ne faut pas se contenter d’élaborer un cahier des charges qui ne sera pas évolutif. Il est à souligner que les Tunisiens et des groupes de touristes internationaux sont de plus en plus attirés par les maisons d’hôtes.

Un secteur fragile en dépit de tout

Pour ce qui est du tourisme local, Bettaieb explique qu’il a fait un bond exceptionnel ces cinq dernières années. Des mesures doivent, cependant, être prises pour définir une politique qui prenne en considération certaines normes dont en premier lieu le pouvoir d’achat du citoyen. Il faut parvenir à fixer des prix accessibles à tout le monde.

Ce produit est devenu l’un des piliers sur lequel repose aujourd’hui le tourisme, sans compter le nombre important des touristes algériens qui préfèrent passer leurs vacances en Tunisie.

Il est à rappeler qu’une plateforme de réservations a été créée spécialement pour le tourisme local et durable. Celle-ci sera opérationnelle à partir de mars prochain, selon la même source.

Djerba, l’île des rêves et perle de la Méditerranée caracole toujours en tête des lieux touristiques les plus prisés avec des taux d’occupation allant jusqu’à 100% dans certaines unités hôtelières.

Le charme des lieux, le luxe de certaines unités, les services de qualité offerts dans les hôtels et les maisons d’hôtes, la variété des lieux d’hébergement, tous différents les uns des autres, ainsi que son climat propice aux vacances, l’essor aussi bien du tourisme saharien que médical, sont tous des facteurs qui ont fait d’elle une destination indétrônable, souligne Ahmed Bettaieb, avant de conclure qu’il faut trouver des solutions pour les unités touristiques qui sont fermées et qui réduisent de fait la capacité d’accueil sur cette île.

Toutefois et en dépit de la reprise des croisières depuis 2022, l’inauguration en décembre 2023 d’une nouvelle unité hôtelière, en coopération avec Singapour, à Douz, au sud de la Tunisie, la participation distinguée dans les plus grands Salons internationaux, à l’instar du Salon artisanal à Milan, qui draine des milliers de visiteurs (en tant qu’invitée d’honneur), et le rebond des arrivées des touristes étrangers, le secteur demeure fragile et tributaire des tour-opérateurs qui font la pluie et le beau temps la conjoncture internationale et la situation sécuritaire du pays ainsi que d’autres facteurs géopolitiques sont à prendre en considération.

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