
La disparition il y a un peu plus d’un an de
Abdeljelil MOUAKHER
aura marqué plusieurs générations de Tunisiens en ces temps bien singuliers où notre mémoire collective est brouillée, tantôt chahutée pour des raisons politiciennes. L’illustre disparu n’avait aucune leçon à recevoir de personne, surtout avec un parcours d’étudiant exemplaire et ultra-exigeant à H.E.C Paris, concomitamment à un cursus patriotique militant sans tache, tant à l’Uget que comme compagnon de route du mouvement destourien, et enfin un itinéraire professionnel irréprochable salué unanimement par tous, amis comme adversaires. Que cela soit en sa qualité de haut commis de l’Etat, où il avait fait montre d’une probité morale et d’une intégrité intellectuelle rares, ou comme patron indépendant d’un cabinet conseil en gestion, après son départ de la fonction publique, suite à son réquisitoire implacable contre les incohérences et les dérives bureaucratiques du système coopératif tunisien, Abdeljelil Mouakher n’avait jamais louvoyé chaque fois qu’il s’agissait d’éthique, de vérité ou de courage. Si Abdeljelil, paix à son âme, était de l’étoffe des personnages de romans : un Eugène de Rastignac qui s’ignorait, vivant toujours avec le courage de faire, d’entreprendre, de parier sur l’incertain, et méprisant souvent la peur paralysante de ne pas y parvenir ou de trébucher. En cette douloureuse commémoration, je prie sa veuve, Fatma Mouakher, ses enfants Yassir, Lilia, Emna, Hedi et Azza, ainsi que toutes les familles parentes et alliées de trouver ici l’expression de nos sentiments sincèrement attristés et de notre profonde sympathie.
H.B.S.