Accidents de la route et sécurité routière : Les radars à l’affût de tout dépassement

sécurité routière : les radars

 

Un nouveau projet de loi prévoyant l’enregistrement automatique de toutes les infractions commises sur nos routes par les conducteurs sera prochainement examiné par l’ARP.

Le macadam aura encore fait des siennes en 2023. Ce sont plus de 1.000 personnes qui ont perdu la vie sur nos routes, selon les derniers chiffres de l’Observatoire national de la sécurité routière (Onsr). Si le nombre de personnes décédées d’un accident de la route a augmenté par rapport à l’année précédente, celui des blessés des accidents de la route a, par contre, légèrement baissé.

Un tableau sombre

Ce tableau sombre vient confirmer le classement de la Tunisie parmi les pays qui possèdent les routes les plus meurtrières dans le monde. En 2019, la Tunisie figurait pourtant tout en bas du classement des pays qui comptent le plus grand nombre de personnes décédées sur les routes dans le monde. Classé 103e sur 183 pays avec une moyenne de 24 morts pour 100.000 habitants par an, il reste que ces chiffres ne reflètent finalement pas la réalité sur les routes tunisiennes dès lors que la gravité des accidents de la route varie d’une année à l’autre.

Les causes à l’origine de ces accidents et qui reviennent le plus souvent sont l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété, la fatigue et l’inattention au volent, l’usage du téléphone portable, l’état de l’infrastructure routière qui ne répond pas aux normes dans certaines régions et la présence d’axes routiers meurtriers qualifiés de points noirs dans les gouvernorats de Béja, Kasserine, Kairouan, Sfax et Gabès à titre d’exemple.

Face au nombre élevé des accidents de la route et du nombre de morts au cours de ces trois dernières années, l’Etat a organisé plusieurs campagnes de sécurité routière qui sont associées aux périodes de forte affluence sur les routes, comme les vacances de l’aïd ou d’été. Les initiatives ne manquent pas non plus du côté des associations, à l’instar de l’association les Ambassadeurs de la sécurité routière dont les efforts et les actions continues, qui sont menés pour inciter les conducteurs à avoir un comportement responsable sur les routes, ont abouti à l’adoption d’un texte de loi sur le port obligatoire de la ceinture.

Toutefois, malgré toutes ces initiatives entreprises que ce soit par l’Etat ou la société civile, le nombre des accidents de la route ne cesse d’observer un mouvement d’un yoyo.

Soit il repart à la hausse, soit à la baisse par rapport à l’année précédente. Il en est de même pour le nombre de blessés et de morts sur les routes qui observent une évolution en dents de scie.

Infractions : un nouveau projet de loi en vue

Récemment, de nouvelles mesures ont été prises. Un projet de loi, qui a été soumis à la Présidence du gouvernement et qui devra être prochainement examiné par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), prévoit l’enregistrement de toutes les infractions commises sur les routes par des caméras et des radars qui seront installés sur les grands axes routiers (excès de vitesse, non port de la ceinture, utilisation du téléphone portable…) et l’utilisation d’éthylomètres et d’éthylotests électroniques pour mesurer le taux d’alcoolémie chez les conducteurs en état d’ivresse lors d’un contrôle routier classique effectué par les agents de la police de la circulation routière et la garde nationale. « Ce projet de loi va non seulement permettre l’enregistrement automatique de toutes les infractions commises sur les routes par des appareils électroniques, mais simplifiera, par ailleurs, la procédure relative à la mesure du taux d’alcoolémie des conducteurs en état d’ivresse, explique une source de l’Observatoire national de la sécurité routière.

Et d’expliquer, « la procédure classique consiste à effectuer une prise de sang du conducteur en état d’ivresse à l’hôpital. Or, les urgences sont parfois bondées, ce qui ralentit la procédure de pénalisation des conducteurs en état d’ébriété. Le nouveau projet prévoit la mesure du taux d’alcoolémie sur place par les agents de l’ordre afin de simplifier et faciliter la procédure et de prendre, ainsi, rapidement, les sanctions nécessaires à l’encontre du contrevenant. Les modalités d’application de ce nouveau projet de loi devront être examinés ultérieurement ».

Parmi les nouveautés prévues cette année, le permis de conduire qui devra passer prochainement du format classique au format biométrique. Ressemblant au format d’une carte bancaire, ce nouveau permis, qui devra être adapté aux standards, afin de faciliter son utilisation à l’étranger, sera doté d’une puce électronique qui rendra non seulement difficile la falsification de ce document et qui permettra, par ailleurs, d’avoir directement accès à toutes les informations sur le propriétaire du permis : état civil, catégorie du permis, date d’obtention et de délivrance, nombre de points, infractions commises…

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