Une méthode de béton, cela marche toujours. Les Ivoiriens ont opté pour un précepte classique et il a bien fonctionné : jouer le bloc bas et refuser le jeu. De quoi bloquer toutes les manœuvres offensives des “Sang et Or”.
L’EST n’a pas de bons souvenirs avec le 0-0 à l’aller. Un score piège qui fait remonter aux esprits un vieux et mauvais souvenir qui a hanté pendant longtemps les esprits des supporters espérantistes: la finale de la Ligue des champions de 1999, perdue devant le Raja de Casablanca à la faveur de la séance des tirs au but.
Les moins sceptiques se souviendront d’une autre finale disputée face à un autre club marocain. Celle de 2011, gagnée devant le Wydad de Casablanca au retour à Radès après avoir fait un match nul et vierge au Stade Mohamed-V à l’aller. C’est dire que les esprits doivent être partagés tout au long de cette semaine jusqu’à samedi prochain, date de la tenue de la manche retour des quarts de finale face à l’ASEC Mimosas. Une manche retour en prévision de laquelle l’Espérance de Miguel Cardoso n’a pas pu prendre option au match aller. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les attaquants étaient à la manœuvre dès les premières minutes de jeu. Par ailleurs, nous n’avons pas attendu longtemps pour assister à la première grosse occasion du match, créée après un quart d’heure de jeu : plus rapide que Raed Bouchniba qui s’apprêtait à reprendre la balle suite à une longue passe de Ghailane Chaâlali, le portier ivoirien, Folly, est parvenu à la dégager sur la dernière ligne.
L’adversaire a refusé le jeu
L’approche tactique des Ivoiriens a été des plus classiques : rester dans sa moitié de terrain et refuser le jeu. Et si l’occasion se présentait, ils menaient un contre rapide, mais sans prendre le moindre risque derrière. Opter pour le bloc bas et le jeu direct en phase offensive: une méthode-béton qui marche toujours.
De quoi bloquer toutes les actions offensives des “Sang et Or”, au grand désarroi du coach “sang et or” : “Nous avons réussi à dominer notre adversaire de bout en bout et les statistiques l’ont montré au niveau de la possession du ballon, des passes et des tirs cadrés, mais nous avons manqué d’efficacité offensive. J’estime que mes joueurs ont fait preuve de maturité tactique malgré l’échec offensif.”, déclare, frustré, Miguel Cardoso avant de reconnaître : “Nous avons buté sur un adversaire coriace. Déjà, on s’attendait à un match difficile comme ce fut le cas pour les autres quarts de finale qui se sont soldés par des matches nuls, à part la victoire d’Al Ahly d’Egypte contre Simba de Tanzanie”. Et s’il y a une chose qui a frustré Miguel Cardoso, c’est l’attitude du gardien de but qui ne ratait pas la moindre occasion pour faire perdre du temps : “Le gardien de l’ASEC a beaucoup traîné, ce qui a freiné le rythme du jeu, et malheureusement l’arbitre du match n’a pas été intransigeant face à ce type de comportement”.
La frustration des occasions perdues…
Et il n’y a pas que l’attitude du portier de l’ASEC qui a frustré le coach “sang et or”. Quand on domine le jeu en long et en large et qu’on ne concrétise pas la moindre occasion, il y a de quoi se mordre les doigts d’autant que Cardoso a joué son va-tout en deuxième mi-temps en incorporant trois attaquants, à savoir Oussama Bouguerra, Kebba Sowe et Houssam Ghacha, alignés à côté de Rodrigo Rodrigues. L’un d’eux était à deux doigts de marquer le but tant attendu.
On jouait la 65’ quand Bouguerra a vu son tir puissant et cadré s’écraser sur la transversale.
Une autre balle allait s’écraser sur la transversale après une action collective, celle de Rodrigues qui a repris de la tête suite à un centrage de la gauche de Ben Hmida (74’).
Sur le plan offensif, il y a eu donc de belles choses démontrées samedi sur un fond d’un travail fait aux entraînements. De quoi rassurer un tant soit peu un Miguel Cardoso qui se veut optimiste, envoyant un message rassurant aux supporters: “Nous avons fait les choix tactiques et les changements nécessaires, mais la chance nous a tourné le dos pour terminer le match sur un nul vierge et reporter le verdict au match retour. Nous allons nous préparer convenablement pour cette deuxième manche pour rentrer d’Abidjan avec la qualification en main”.
Les “Sang et Or” gardent leurs chances intactes pour se qualifier aux demi-finales de la Champions League.
Il faut avouer tout de même que leur mission ne sera pas de tout repos samedi prochain à Abdjan. L’ASEC n’est peut-être pas la meilleure équipe d’Afrique, ni la plus dangereuse, mais son entraîneur, Julien Chevalier, sait se montrer réaliste à souhait.
La preuve en est : il a atteint les quarts de finale de la C1 africaine avec un effectif le moins qu’on puisse dire moyen. D’ailleurs, les Ivoiriens n’ont pas créé, samedi, la moindre occasion dangereuse tout au long du match.
Toutefois, il faudra que Miguel Cardoso fasse preuve d’ingéniosité tactique pour contrecarrer l’ASEC au match retour.