Retour sur les évènements du 9 avril 1938 : A nos martyrs, nous devons une fière chandelle !

 

Connaît-on suffisamment bien notre histoire ? A-t-on besoin de la relire ? Ou de la réécrire, comme l’avait, d’ailleurs, déclaré, sans scrupule, l’ex- présidente de l’IVD (Instance vérité et dignité)?

On vient, tout juste, de célébrer la fête des martyrs, avec fidélité et reconnaissance aux hommes de la Tunisie, ces majeurs immortels de l’Histoire, si valeureux qui se sont ainsi sacrifiés pour donner vie à la mère patrie et rendre gloire et souveraineté à son peuple.

86 ans déjà !

Certes, ceux qui sont tombés en martyrs sur l’autel de l’Indépendance et de la liberté pour le bonheur du pays ne meurent pas, leur mémoire ne s’estomperait jamais. Et voilà, aujourd’hui, 86 ans passés après les événements de 9 avril 1938, où d’imposantes manifestations populaires furent, sauvagement, réprimées par la machine coloniale qui faisait tout, aveuglément, pour ne pas renoncer à ses convoitises jusqu’au-boutistes. Ce jour-là, bien marqué dans les annales, l’on avait, tristement, recensé plus d’une centaine de morts et de blessés. Mais jamais une telle commémoration n’a tiré sa juste valeur qu’après la révolution. A ce moment historique, l’on se rend compte que la mémoire est aussi un devoir national et que nous devons à nos martyrs toujours estime et considération, en signe d’hommage posthume. Non, les martyrs ne meurent jamais ! De fait, ce 9 avril, comme chaque année, n’est, à vrai dire, qu’une leçon de morale qui nous interpelle contre l’oubli.  Cependant, le paradoxe est là : 13 ans après le 14 janvier 2011, l’on ne se souvient presque pas de nos martyrs et blessés de la révolution. D’ailleurs, depuis 1938, la célébration n’arrive plus, au fil du temps, à sortir de l’ordinaire. Son caractère cérémonial, aussi solennel soit-il, s’est réduit à sa juste expression littérale. Sans plus de profondeur du sens et de symbolique significative, en termes de vérités sur le passé des faits. Et s’il y a un dossier renvoyé aux calendes grecques, sans être suivi d’effet, c’est bien celui des martyrs et blessés de la révolution.

Faut-il relire l’histoire ?!

Connaît-on suffisamment bien notre histoire ? A-t-on besoin de la relire ? Ou de la réécrire, comme l’avait, d’ailleurs, déclaré, sans scrupule, l’ex-présidente de l’IVD (Instance vérité et dignité)? Est-ce l’effet de la révolution ? De toutes les manières, il n’y a aucune raison de céder à l’oubli et au déni. Au risque de se perdre dans un avenir figé et incertain, sans ailes ni racines.

D’autant plus que l’histoire de la nation est dépositaire d’un legs identitaire qui se transmet de génération en génération, l’une passe le flambeau à l’autre. L’histoire, c’est aussi la continuité du temps moderne où cumulent, sans finir, l’imaginaire social des peuples et le sens évolutif de l’esprit humain! En tout état de cause, tout fait commémoratif s’érige en leçon qui tient à cœur, voire un mode de vie dont il faut s’inspirer à fond.

L’erreur est humaine, dit-on, mais l’essentiel est de savoir en apprendre assez. Car, la vérité pour les uns ne l’est pas forcément pour beaucoup d’autres. Il y a toujours des vérités, à quelques nuances près. Jamais notre histoire n’a été aussi controversée. N’empêche. A nos martyrs, patriotes, militants, nous devons une fière chandelle.

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