BILLET | Amortir le choc hydrique

 

Actuellement dans le monde, il existe de nombreux conflits liés à l’eau. Elle est ainsi un enjeu géopolitique de taille, au même titre que l’énergie, la sécurité alimentaire ou encore le big data. Changements climatiques, raréfaction des ressources en eau, accentuation des phénomènes climatiques extrêmes, succession de périodes de sécheresse et répartition disparate de la pluviométrie entre les régions… sont autant de paramètres qui mettent aujourd’hui à mal les ressources en eau en Tunisie et menacent la sécurité hydrique du pays. À cela s’ajoutent les problématiques de surexploitation des nappes souterraines, la croissance démographique et urbaine, le développement des activités économiques… Tout cela fait que la demande est de plus en plus importante aussi bien pour l’alimentation en eau potable que pour l’irrigation. Pour cela, plusieurs mesures d’urgence ont été mises en place dans le cadre de la Stratégie nationale de l’eau.

Mais ces mesures suffiront-elles pour résorber le déficit hydrique devenu désormais structurel? Les experts tunisiens et les opérateurs économiques ont appelé depuis des années à la révision du code de l’eau et à un nouveau cadre juridique pour l’eau, et ce, en vue de l’adapter aux exigences du développement durable et aux effets conjugués des changements climatiques.    

Pour faire face au stress hydrique, la Tunisie vient d’élaborer un nouveau projet du code des eaux contenant une batterie de mesures structurelles qui ambitionne de sécuriser l’approvisionnement en eau potable, la rationalisation de la demande, de promouvoir la gouvernance dans ce secteur, renforcer le cadre institutionnel et les mécanismes de protection et de préservation des ressources en eau.

Au-delà de l’espoir qu’il suscite, convenons que ce projet ne saurait effacer d’un coup de baguette magique le déficit hydrique structurel que connaît la Tunisie et ne suffit pas à régénérer convenablement les réserves en eau, qui s’inscrivent depuis fort longtemps dans un trend baissier.

C’est dire que la Tunisie se trouve à la croisée des chemins, confrontée à un défi majeur : celui de poursuivre son processus de développement économique face aux assauts répétés d’une sécheresse qui s’est incrustée ces dernières décennies et qui a sérieusement chahuté ses ressources hydriques. Le nouveau projet du code des eaux se présente alors comme un pas positif dans ce contexte.

Dans cette quête infinie de l’or bleu, les mesures d’urgence prises dans le cadre de ce projet devraient tout au moins permettre d’amortir le choc hydrique.

Du développement de l’offre en eau à la gestion efficiente de la demande, en passant par la valorisation des ressources non conventionnelles, chaque axe de ce code témoigne de la détermination du pays à affronter les défis que pose l’eau.

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