L’homme qui aimait la guerre

Editorial La Presse

 

Six mois depuis que la région, et le reste du monde avec, est entrée dans un long tunnel de détresse, de désillusion et surtout de déception, éclairé par quelques moments d’espoir vite éteint. Un semestre que les bombardements des avions, les pilonnages des chars et les mitraillades tuent femmes et enfants civils palestiniens : 34.183 personnes recensées jusqu’à nos jours. Depuis le commencement, un homme et son gouvernement campent sur leurs positions, malgré les nombreuses tentatives d’apaiser la région. Netanyahu est une machine à exterminer. Les réunions, les pourparlers se suivent et se ressemblent (ou presque), des propositions de trêve de six semaines à l’occasion de l’arrivée du mois de Ramadan ont été avancées. Un refus sans argument a été opposé par les Israéliens, la religion des autres, en l’occurrence leur ennemi, ne les émeut apparemment pas, pense-t-on. Mais voilà que la Pâque juive ou Pessah (l’une des plus importantes du judaïsme) arrive (elle a lieu du 22 avril au 30 avril), l’opinion attendait un arrêt des meurtres et des tueries à cette occasion sacrée. Rien, aucune circonstance ne semble toucher l’homme, le dirigeant, il continue à massacrer à Gaza où ces trois derniers jours, environ 200 corps de Palestiniens tués et enterrés par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital de Khan Younès ont été exhumés.

A Tel-Aviv, des centaines de personne ont brûlé une table symbolique du repas de Pâque juive pour protester contre sa politique réclamant son départ. Netanyahu reste de marbre, inébranlable, sourd à toute forme de critique.

En Cisjordanie, les juifs ultra-orthodoxes de Netza Yehuda (la Judée pour l’éternité), créée en 1999, appuyés par l’armée, intensifient les expropriations des terres palestiniennes. Pire, ils  sont en train de rejoindre les unités militaires. Les Etats-Unis n’excluent plus de sanctionner financièrement ce sulfureux bataillon de l’armée israélienne, accusé d’exactions contre les Palestiniens de Cisjordanie.  Mais aujourd’hui, personne n’est dupe, les Etats-Unis dépensent des milliards de dollars en armes et crient au feu. 

Cette perspective de sanctions a vivement été critiquée à Tel-Aviv. “L’armée israélienne ne doit pas être sanctionnée”, a réagi Benjamin Netanyahu. Même son de cloche de Benny Gantz, principale figure du gouvernement et membre du cabinet de guerre. “Nous avons le plus grand respect pour nos amis américains, mais imposer des sanctions créerait un dangereux précédent et enverrait le mauvais message à nos ennemis en temps de guerre” (sic).

Invoquant, comme toujours, le fallacieux prétexte «Israël a le droit de se protéger», l’homme qui aimait la guerre effectue ce qui semble être son métier et son credo : tuer.  A-t-on encore besoin de preuves ? Des tirs d’artillerie intenses ont été signalés dans le nord de la bande de Gaza, plus tôt dans cette journée du 22 avril, des drones ont frappé la cour d’une école dans le camp d’al-Bureij, dans le centre du territoire. 

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