Accueil A la une Saïed aux membres du conseil de sécurité nationale : «Il n’est pas question que les associations se substituent à l’Etat»

Saïed aux membres du conseil de sécurité nationale : «Il n’est pas question que les associations se substituent à l’Etat»

 

Le Président de la République a présidé hier une réunion du Conseil de sécurité nationale consacrée à la question de l’immigration irrégulière, au financement étranger des associations, à la lutte contre les stupéfiants et à la réconciliation pénale.

Abordant le phénomène de l’immigration irrégulière, le Chef de l’Etat a souligné que cette question ne concerne pas uniquement la Tunisie mais que ce phénomène n’aurait pu atteindre de telles proportions si la situation interne était stable et normale. Comment sont-ils entrés par milliers ? Comment ont-ils pu résider en dehors de tout cadre réglementaire, s’est interrogé le Président ?

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a indiqué hier que 400 migrants irréguliers ont été refoulés depuis la frontière orientale (avec la Libye), soulignant que «le phénomène migratoire ne se serait pas développé et aggravé si la situation intérieure n’était pas anormale», selon son expression.

Le Chef de l’Etat a souligné que «la Tunisie ne sera pas une terre d’installation de ces immigrés», et qu’«elle veille également à ce qu’elle ne soit pas un point de passage pour eux», notant qu’il y a des «individus en Tunisie qui ont reçu de l’argent en 2018 pour installer les migrants irréguliers en Tunisie», a-t-il indiqué.

Saïed a souligné que cette situation ne peut pas durer, d’autant plus que «d’énormes sommes d’argent affluent de l’étranger vers ces immigrés africains et au profit des réseaux et associations opérant à l’intérieur de la Tunisie qui prétendent faussement protéger ces personnes».

Dans ce contexte, le Chef de l’Etat s’est interrogé sur le sens de la publication, il y a quelques jours, dans un quotidien d’un appel d’offres émanant d’une «association d’accueil de migrants», soulignant que le Croissant-Rouge tunisien est en mesure d’apporter l’aide nécessaire pour eux, et qu’il existe des règles et des lois qui encadrent la présence des étrangers en Tunisie et qu’elles doivent être respectées et appliquées.

Il a réitéré qu’«il n’est pas question que les associations remplacent l’Etat», qualifiant de «traîtres et d’agents» les responsables des associations qui reçoivent d’énormes sommes d’argent de l’étranger.

Le Chef de l’Etat a parlé de l’asile réglementé en Tunisie, affirmant que l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut commissariat pour les réfugiés, ne fournissaient aux demandeurs d’asile «que des communiqués», soulignant la nécessité pour les associations et les organisations de traiter avec un seul interlocuteur, à savoir l’État tunisien.

Et d’ajouter qu’un nombre important d’entre eux résident en Tunisie depuis des années. «Il a fallu l’intervention de de nos forces armées et nos forces de sécurité pour mettre fin à un phénomène anormal». Le Chef de l’Etat a indiqué qu’il y a une coordination permanente entre la Tunisie et les pays voisins à ce sujet.  Il a précisé que ce fléau est devenu lié à la situation intérieure du pays.

Kaïs Saïed a, également, souligné que l’afflux de centaines de migrants clandestins par jour est accompagné, en même temps, par l’entrée de fonds venant de l’étranger en millions de dinars.

Il a, à cet effet, indiqué qu’une somme de plus de 20 millions de dinars a été repérée dans un seul centre à Sfax. «Il y a ceux qui ont touché plusieurs millions en 2018, en vue de les faire résider chez nous», a ajouté Saïed. «Les pays de la rive nord doivent assumer leurs responsabilités. Il y a des réseaux internes connectés à des réseaux externes», a-t-il souligné. 

«Nous accueillons favorablement les migrants qui viennent dans le cadre de la loi», a indiqué Saïed.

Par ailleurs, le Président de la République, Kaïs Saïed, a révélé lors de son discours la dissimulation par un certain nombre de responsables de nombreux dossiers de corruption. «Je vais évoquer, lors du prochain Conseil des ministres, un certain nombre de responsables qui ont été chargés de certains secteurs mais qui ont trahi la confiance», a-t-il dit. 

Et d’ajouter: «Certains ont été nommés pour lutter contre la corruption, mais ils sont devenus rapidement des membres actifs de ces réseaux, et ils seront traduits en justice pour répondre de leur corruption et de leur complicité avec les corrompus».

Dans le même sillage, le Chef de l’Etat a indiqué qu’il existe des réseaux qui doivent être démantelés, notamment ceux liés aux personnes prétendant se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Le Président Kaïs Saïed a déclaré qu’il existe aujourd’hui «des réseaux qui doivent être démantelés, en particulier ceux liés aux personnes qui se réunissent tous les jours et prétendent concourir pour la prochaine élection présidentielle».

Saïed a ajouté, dans ce contexte, que les élections ne comptent pour eux que lorsqu’il s’agit de l’élection présidentielle, et que ce n’est qu’une question d’ambition, loin de tout sens des responsabilités.

D’autre part, le Chef de l’Etat a relevé qu’«aucun citoyen tunisien n’accepte de trahir la patrie et de tomber dans les bras des étrangers», et qu’être patriote «ne veut rien dire pour ces candidats à la prochaine élection présidentielle».

Dans le même contexte, il a souligné que les Tunisiens s’appuieront sur leurs «capacités» tout en se coordonnant avec ce qu’il a appelé «les frères», ajoutant que la Tunisie «n’est pas une terre qui peut être usurpée par n’importe qui, et que ses choix émanent de la volonté de son peuple».

Le Président Kaïs Saïed a de nouveau parlé de ce qu’il a qualifié «d’attaque contre l’État au nom de la liberté d’expression», indiquant encore une fois que «les libertés sont garanties par la Constitution, les instruments internationaux et les lois» et que la liberté d’expression ne signifie pas «le chaos et l’insurrection contre l’Etat».

Dans son discours, le Chef de l’État a mentionné que le Conseil  de sécurité nationale abordera les questions liées au dossier de réconciliation pénale et à la nécessité de faire face aux réseaux de drogue qui menacent la sécurité de la société.

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