La réhabilitation des quartiers d’habitation fait actuellement l’objet de tout un programme co-financé par l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et l’Etat tunisien. Il vise à améliorer les conditions de vie des populations dans les zones urbaines défavorisées et le soutien à la réforme de la politique de la ville. Il concerne 155 quartiers, près de 180 mille logements et plus de 800 mille habitants. Son coût s’élève à 611,5 MDT pour une période de réalisation de sept ans (2013-2019).
Nous avons accompagné hier une équipe de la Délégation de l’Union Européenne pour la visite de trois quartiers réhabilités dans le Grand Tunis, en collaboration avec l’Agence de Réhabilitation et de rénovation Urbaine (ARRU). Pour Hatem Yahyaoui, Directeur Général Adjoint de l’agence, ce programme concerne la réalisation des infrastructures de base (Voirie, assainissement, drainage des eaux pluviales et éclairage public) et la construction et aménagement d’équipements socio-collectifs (salles de sports, espaces multidisciplinaires et de loisir, terrains de quartier, zones vertes, etc.).
Il s’agit aussi de construire des locaux industriels et d’améliorer l’habitat. Il précise que 1400 quartiers à travers tout le pays nécessitent la réhabilitation, ce qui représente un travail colossal pour les autorités publiques, surtout que ce programme n’a concerné, dans sa première phase, que 155 quartiers.
Manque de ressources
A El Bokri dans la commune de Sidi Thabet et à quelques mètres seulement de la route nationale de Bizerte, l’intervention du programme a concerné aussi bien l’infrastructure que l’amélioration de l’habitat (41 logements) ainsi que la réalisation d’une salle de sport et d’un terrain de quartier. D’après Monia Boukari, chef du projet, cet établissement sera confié à la Municipalité de Sidi Thabet dés demain 19 avril 2019. La gestion provisoire sera quant à elle confiée à une association sportive locale sous forme d’une convention.
Mahjoub Troudi, maire de Sidi Thabet, a précisé que le complexe sportif est un projet pilote pour la localité, mais la municipalité manque de ressources humaines pour la gestion. D’où la nécessité de cette convention avec l’association sportive qui veillera à la gestion et à la sécurisation de l’établissement. « Ce sera une exploitation provisoire, le temps trouver les ressources nécessaire », a-t-il expliqué.
Il a affirmé que le quartier d’El Bokri compte 4000 habitants et renferme actuellement des chantiers de 1500 logements sociaux. Un nombre assez important pour un quartier qui manque encore de certains services de base. Seule une école primaire et un petit dispensaire existent, mais ne répondent pas suffisamment aux besoins de la population actuelle. A ce titre d’ailleurs, l’intervention urgente des autorités concernées est nécessaire.
Plan d’aménagement
A Sanhaja Torjmen, au cœur de la commune d’Oued Ellil, les travaux d’infrastructure ont permis d’améliorer les conditions de vie des habitants, surtout grâce au drainage des eaux pluviales (5 kilomètres) qui constituait une réelle problématique, la réalisation d’un kilomètre de travaux d’assainissement, 15 kilomètres de voirie, bordures et trottoirs et la mise en place de 300 points lumineux. Ajoutons à cela 137 logements qui ont bénéficié de l’amélioration de l’habitat, la réalisation d’un complexe sportif, d’un terrain de quartier d’un local industriel.
Selon Salah Mejri, membre du conseil municipal chargé des travaux, le plan d’aménagement de la commune date de 2008. La révision a été approuvée dernièrement, en première lecture, en attendant la deuxième lecture pour la mise en application.
Ce plan renferme parmi ses projets la réalisation d’un terminus de métro, d’un centre de visite technique et d’un kiosque. Le quartier qui compte 12000 habitants manque encore de certains services aussi élémentaires qu’une école, contraignant les élèves à marcher plus de 2 kilomètres pour atteindre l’établissement le plus proche. Une grande contrainte pour les familles, surtout en période pluviale, nous confie une habitante, ajoutant que les besoins d’amélioration de l’habitat sont une priorité pour certaines familles.