Pourquoi le chef du gouvernement devrait-il renoncer à son poste pour avoir le droit de présenter sa candidature aux élections législatives, sous prétexte que chacune de ses actions ou de ses décisions pourrait l’avantager dans la course électorale ? Dans cette thèse soutenue essentiellement par les partis d’opposition, il y a un paradoxe qui mérite d’être éclairci. La même opposition — et elle n’est pas la seule à tenir ce discours — soutient, par ailleurs, que le bilan de Youssef Chahed, au bout de quatre années d’exercice, est négatif et que la situation économique et sociale du pays et des Tunisiens a empiré depuis sa nomination en 2015 par le président Caïd Essebsi à La Kasbah. La conclusion évidente et immédiate d’un tel raisonnement serait que les électeurs tunisiens ne vont pas manquer l’occasion des élections législatives, en octobre prochain, pour sanctionner par les urnes les responsables de leurs malheurs et, le cas échéant, l’actuel chef du gouvernement et les partis politiques représentés dans son gouvernement d’union nationale, dont Nida Tounès, Ennahdha, puis Tahya Tounès qui vient de faire son entrée avec Samir Taïeb (ex-Massar) et Fadhel Mahfoudh (ex-Machrou Tounès).
Or les partis de l’opposition et une partie de la société civile ne semblent pas croire à la lucidité des électeurs ni à leur capacité à séparer le bon grain de l’ivraie, et tentent de brûler les étapes en anticipant sur les résultats des urnes à travers l’exclusion de l’actuel chef du gouvernement de la course électorale. Et ce n’est pas tout. Une autre campagne de diabolisation bat son plein. Le chef du gouvernement est accusé de corruption et d’être à la tête d’un gouvernement et d’un Etat mafieux. Si telle est la situation du gouvernement et de l’Etat, ils doivent tous démissionner et leurs partis devront rendre des comptes devant la justice. Quant aux partis de l’opposition, ils devront aussi répondre de leur complicité implicite en raison du fait qu’ils se contentent de dénoncer, sans plus, attendant que les accusés fournissent les preuves de leur innocence. Un brin ridicule comme démarche. Leurs accusations n’ont jamais abouti à des procès en bonne et due forme et à des condamnations fermes qui rétablissent l’Etat et les citoyens dans leurs droits.
Il est vrai que le chef du gouvernement et tous les autres ministres en poste n’ont ni le droit ni la légitimité d’utiliser les biens publics pour faire leur campagne électorale. La nouvelle Constitution de 2014 et les principes du processus démocratique dans lequel s’est engagé la Tunisie depuis 2011 en ont posé les balises et les règles. Il reste aux nombreuses instances indépendantes et aux multiples sentinelles de la société civile, mises en place après 2011, de faire le travail de contrôle qui s’impose, conformément à la nouvelle législation. Le respect des règles démocratiques doit évoluer de l’étape du discours à celle des actions. Finalement, l’idée d’élaboration d’une charte déontologique politique n’est pas inutile.
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Sami Bezzarga
24 avril 2019 à 15:17
Bonjour ,
Pourquoi on n’arrive plus a acceder à la rubrique Nécrologique depuis l’instauration du nouveau Format visuel Web ?
Merci ,