LE 12 mai 1964, dans la foulée de l’évacuation totale de la base militaire de Bizerte, suite à la guerre éclair ayant opposé la France à la Tunisie, le gouvernement tunisien décidait de proclamer l’évacuation agricole sur la totalité du territoire de la République tunisienne. C’est ainsi que l’Etat tunisien récupérait l’ensemble des terres où avait sévi la colonisation à dater de 1881, à l’avènement du protectorat français.
Ces terres de la colonisation réappropriées par la Tunisie souveraine vont permettre aux pouvoirs publics de disposer d’un patrimoine foncier de grande importance. Ces terres de la colonisation avaient été récupérées des mains de leurs propriétaires tunisiens suite à un processus de domanialisation, comme suite à la disqualification d’un droit traditionnel. Le protectorat ayant mis en place un droit et une justice moderne.
Les terres ainsi accaparées avaient été affectées à des colons français et occidentaux.
Les terres domaniales récupérées par l’Etat et celles restituées à leurs propriétaires d’origine vont permettre de mener des actions agricoles diverses qui ont historiquement été des expériences tantôt réussies, tantôt des échecs, mais ont permis au pays de reprendre l’initiative en vue de reconquérir ses titres de noblesse de producteur de blé et de Tunisie la verte.
En fêtant ce 55e anniversaire de l’évacuation agricole avec un faste particulier, la Tunisie a voulu renouer avec sa foi en l’importance première de la terre et de l’agriculture et son slogan de toujours, l’autosuffisance agricole et alimentaire.
Un mot d’ordre que le gouvernement relance par une distribution de terrains agricoles à des milliers de jeunes sans emploi déterminés à raviver nos capacités productives.