- « Je vous jure que si vous signez cet accord (l’Aleca) et si un jour j’arrive au pouvoir, je vous condamnerai à mort et je vous ferai fusiller sur la place publique devant tous les Tunisiens», ainsi s’adresse Fayçal Tebbini, député du parti «la Voix des agriculteurs», à Youssef Chahed, chef du gouvernement.
- Quand l’impunité s’érige en système, les dérives, les dépassements et la fuite en avant n’ont plus de limites
Il semble que les dérives du député Fayçal Tebbini et ses écarts verbaux n’ont plus de limites au point qu’il menace tout simplement d’assassiner le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au cas où ce dernier signerait les accords sur l’Aleca avec l’Union européenne.
Le député-président du parti «la Voix des agriculteurs» vient, en effet, de diffuser une vidéo sur sa page Facebbok dans laquelle il dit tout crûment : «Le gouvernement est en train de vendre le pays à l’Union européenne sans avoir l’aval de l’ARP comme l’y oblige la Constitution».
Et il poursuit sa diatribe en annonçant qu’au cas où il accéderait au pouvoir, il fera fusiller Youssef Chahed sur la place publique en face de la statue de Bourguiba, pour haute trahison.
Ainsi, Fayçal Tebbini dévoile-t-il à l’opinion publique l’un des axes fondamentaux de son programme électoral au cas où il accéderait au pouvoir à l’occasion des prochaines élections programmées pour fin 2019.
Sauf qu’il n’explique pas comment il mettra à exécution «sa promesse-menace» : en tant que président de la République ou en tant que futur chef de gouvernement si jamais «La Voix des agriculteurs» remportait les législatives d’octobre prochain.
Tebbini, le récidiviste notoire
Les propos irresponsables tenus par Fayçal Tebbini ne sont pas pour surprendre les observateurs et les analystes qui suivent les interventions et les déclarations incendiaires du député connu pour ses positions intransigeantes et ses accusations de corruption et de connivence avec des pays étrangers qu’il adresse régulièrement à tous les acteurs du paysage politique national, qu’ils appartiennent à la coalition gouvernementale ou à l’opposition.
Fayçal Tebbini est considéré comme un récidiviste notoire qui a été déjà sanctionné pour ses écarts verbaux à l’égard de Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Le 22 mai 2018, il a accusé ouvertement le président du Parlement d’injustice dans l’attribution du temps de parole aux députés et n’a pas hésité à le qualifier du «plus grand désastre» qu’ait connu l’ARP.
Faut-il rappeler que le bureau de l’ARP lui a infligé une sanction le privant de parole durant trois séances plénières consécutives.
Et Fayçal Tebbini de poursuivre ses écarts de conduite et ses déclarations intempestives qui n’épargnent personne, à l’instar de ses insultes adressées le dimanche 17 avril 2017 aux policiers qu’il accusait de vouloir faire tomber l’équipe de Bou Salem en division inférieure».
N’a-t-il pas lancé, en cette journée mémorable, les propos suivants à l’adresse des présents : «Je suis le chef, c’est moi qui commande ici. Vous ne savez pas à qui vous avez affaire».
Il est à préciser que le parti Tahya Tounès a condamné, dans une déclaration publiée hier, «les déclarations scandaleuses et irresponsables» du député Fayçal Tebbini à l’encontre du chef du gouvernement.
Dans la même déclaration, Tahya Tounès dénonce «ce discours provocateur» et estime que le recours à un tel populisme reflète «une faillite politique» certaine.
Pour conclure, Tahya Tounès réaffirme son appui à l’élaboration de «la charte de l’éthique politique», appel lancé le 17 avril dernier par le chef du gouvernement.
Le parti lance également un appel à toutes les forces politiques pour rejeter la violence et la haine et moraliser la vie politique nationale.