Bien que les échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur, aux prix courant, aient augmenté de 16,9%, ils n’ont pas atteint la hausse de 2018, soit 32,8%, c’est ce qui ressort des dernières statistiques de l’Institut national de la statistique (INS). Les exportations ont augmenté de 16,5% et ont atteint 15.776,3 MD, contre 13.542,6 MD durant les quatre mois de l’année 2018.
Pour ce qui est des importations, elles ont enregistré une hausse de 18,7% contre 21,3% durant la même période de l’année 2018. Les importations ont ainsi atteint la valeur de 22.113,1 MD contre 18.628 MD en 2018. Suite à cette situation le déficit s’est établi au niveau de 6.336,9 MD contre 5.085,4 MD durant les quatre mois de l’année 2018. Le taux de couverture a enregistré une baisse de 1,4 point, par rapport aux quatre mois de l’année passée, pour s’établir à 71,3% contre 72,7%.
Par régime et par secteur
La répartition des échanges par régime montre une hausse de 18,7% des exportations sous le régime off-shore. Cette augmentation été de 24,8% durant la même période de l’année 2018. Toujours sous le régime off-shore, les importations augmentent de 14,8% contre 29,7% durant la même période une année auparavant. Pour le régime général, les exportations sont en hausse de 10,8% contre 59% en 2018.
De même, les importations augmentent de 20,7% contre 17,4% durant les quatre mois de l’année 2018. L’augmentation des exportations, durant le premier quart de l’année, avait concerné la majorité des secteurs. Des hausses ont été enregistrées dans le secteur des mines, phosphates et dérivés et ont atteint 87,7%. Le secteur de l’énergie a, quant à lui augmenté de 24,9%, celui des industries mécaniques et électriques de 20,5% et du textile, habillement et cuirs ont augmenté respectivement de 24,9%, 20,5% et 13,9%.
Les autres industries manufacturières ont évolué de 28,2%. Sur un autre plan, le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires a enregistré une baisse de 10,2%, suite à la diminution des ventes d’huile d’olive. Le montant des ventes n’a pas dépassé les 579,1 MD contre 1015,7 MD une année auparavant.
Importations quasi stationnaires
Si les importations ont augmenté de 18,7% cela est essentiellement dû à la hausse observée au niveau de tous les secteurs. En effet, les importations ont enregistré des augmentations de 38,1% pour les mines, phosphates et dérivés, de 38,4% pour les produits énergétiques. Cela est la conséquence logique de la hausse des achats des produits raffinés qui ont coûté aux caisses de l’Etat environ 1990,5MD contre 1777,1 MD une année auparavant. Les importations de gaz naturel ont coûté 1364,6 MD contre 567,1 MD en 2008.
De même, les importations ont augmenté de 23,3% pour les produits agricoles et alimentaires de base, de 21% pour les biens d’équipement et 11,8% pour les matières premières et demi-produits. Une lecture des principaux clients et marchés émetteurs montre que les exportations tunisiennes vers l’Union européenne ont augmenté de 17,7%. Cette évolution est expliquée, d’une part, par la hausse des exportations vers les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie, à savoir l’Allemagne (+28,8%), la France (+17,8%) et l’Italie (+17,2%).
Cela n’empêche pas certaines défaillances avec d’autres marchés où les ventes ont diminué, notamment avec l’Espagne de -17,1% et le Portugal de -4,6%. Du côté des marchés arabes, les exportations ont augmenté avec la Libye de 67,3%, l’Algérie de 18,2%, et le Maroc de 23,6%. Pour les importations, les échanges commerciaux des biens avec l’Union européenne, qui représentent 51,9% du total des importations, ont enregistré une hausse de 10,6% pour s’établir à 11468,1 MD.
Les importations ont augmenté de 15,4% avec l’Italie et de 12,6% avec la France. Ainsi, le solde de la balance commerciale est déficitaire de 6.336,9 MD suite au déficit enregistré avec certains pays, tel que la Chine (-2011,7 MD), l’Algérie (-1.161,9 MD), l’Italie (-1089,8 MD), la Turquie (-603,9 MD) et la Russie (-553,3 MD). En revanche, le solde de la balance commerciale a enregistré un excédent avec d’autres pays principalement la France de 1.685,2 MD, la Libye de 453,6 MD et le Maroc de 219,1 MD.
Pour conclure, les chiffres avancés par l’INS montrent que l’état de la balance commerciale diffère selon le régime, les échanges commerciaux sont déficitaires sous le régime général de 10.711,2 MD (-8564,9 MD durant la même période de l’année 2018), en revanche, ils sont excédentaires sous le régime offshore de 4374,3 MD (+3479,5 MD durant la même période de l’année 2018). Hors énergie le déficit de la balance commerciale se réduit à 3902 MD. Le déficit de la balance énergétique s’établit à 2434,8 MD, ce qui représente 38,4% du déficit total, contre 1.687,2 MD d’an dernier.
Saoussen BOULEKBACHE
