Le gaz naturel qui a longtemps été une des principales revendications de la population du nord-ouest sera bientôt à portée de main dans quatre gouvernorats : Béja, Jendouba, Siliana et Le Kef, à la faveur du nouveau gazoduc actuellement en cours de pose et devant alimenter toutes ces régions dès l’année prochaine,
C’est, en tout cas, la bonne nouvelle que le ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Energie a annoncée, la semaine dernière, lors de la visite effectuée par le chef du gouvernement dans le gouvernorat de Jendouba.
La nouvelle tombée, comme une manne du ciel, va permettre un tant soit peu d’abréger le calvaire de la population, au demeurant fort éprouvée par l’utilisation des bonbonnes de gaz aussi bien pour la cuisson que pour le chauffage domestique, que les uns et les autres cherchent, parfois désespérément, qui, chez une station de service, qui chez épicier du coin, notamment en période d’hiver où elles se font souvent discrètes et même introuvables, particulièrement quand la bise se montre menaçante.
Dès cette semaine, l’on a annoncé, à Siliana, la mise en place imminente du chantier devant assurer la pose des équipements nécessaires au raccordement de la population au réseau de distribution du gaz qui entrera en vigueur dès 2020 dans certaines villes de ce gouvernorat de la Tunisie septentrionale, mais aussi dans des villes du gouvernorat de Jendouba, comme Boussalem, Jendouba, Ain Draham et Tabarka, et plus tard, en 2021, dans le gouvernorat du Kef, et ce, à travers un gazoduc reliant Mornaguia à Dahmani, en cours de pose depuis deux ans, moyennant un coût de 132 millions de dinars, financé par le Fonds saoudien de développement.
Cet acquis d’envergure vient s’ajouter à un autre, en l’occurrence l’alimentation de la ville frontalière de Sakiet Sidi Youssef, dans le gouvernorat du Kef, depuis la fin de l’année écoulée, en gaz naturel algérien, et ce, dans le cadre de la coopération économique entre les deux pays. Des accords dans les domaines des hydrocarbures, du gaz, des énergies renouvelables et des interconnexions électriques ont été signés entre la Tunisie et l’Algérie, au cours des réunions des commissions mixtes, en 2017,et ayant réuni, entre autres, les ministres chargés de l’énergie des deux pays.
Cela dit, la population a hâte de voir le projet entrer en application, tant les conditions de vie des habitants du nord-ouest sont jugées difficiles, surtout pendant certaines saisons de grand froid où le manque cruel de bonbonnes de gaz butane liquéfié se fait sentir essentiellement lors des chutes de neige qui paralysent la circulation automobile.
Mais cela va permettre aussi, selon les responsables régionaux, de stimuler l’investissement privé dans le nord-ouest, dans la mesure où les coûts de l’énergie vont baisser et rendre la région plus attractive et les projets à mettre en place plus rentables en termes de consommation d’énergie, y compris pour les petits projets.
Jamel TAIBI