Face à la persistance d’une programmation routinière et dépourvue d’innovation, une mise à niveau du festival s’impose.
A pareille période de chaque année, les Arianais oublient tout, y compris leurs malheurs pour remettre leurs pendules à l’heure du Festival de la rose. Du coup, la ville se transforme, par miracle, en un eden : rues décorées de leurs plus beaux atours, banderoles à perte de vue, animation non-stop, chaussées exceptionnellement propres, conférences, invités de marque. Au milieu de ce décor festif, la rose, reine de… quelques jours, est sur toutes les lèvres, surgissant subitement des oubliettes. La municipalité, initiatrice du festival, s’y adonne corps et âme. Quitte à user de largesses, quitte aussi à reporter les autres questions préoccupantes aux calendes grecques, pourvu que le festival survive !
Manque d’innovation
Si nous comprenons la volonté de la mairie de pérenniser cette fête, en pleine adhésion aux traditions d’une cité que la rose rendue si célèbre en Tunisie et à l’étranger, on s’étonne cependant que ce festival ne veuille pas quitter les sentiers battus. En effet, lors de chaque édition annuelle que Dieu fait, c’est pratiquement la même programmation : inauguration en grande pompe, séminaire, carnaval, foire de vente de la rose et ses dérivés, tapage médiatique et puis, c’est le néant. Un remake en appelle un autre sans aucun zeste d’imagination! Et pourtant, pour les esprits créatifs et en perpétuelle quête de renouveau, ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent, telles que la multiplication des concours populaires sur ce thème, la mise en jeu de plusieurs prix alléchants aux lauréats, l’organisation d’un grand gala artistique pour renflouer les caisses de la commission culturelle organisatrice effective du festival, outre la participation des autres municipalités. L’idéal aurait été d’impliquer également les mairies de Grasse (France) et Salé (Maroc) qui sont pourtant liées à leur homologue de l’Ariana par des conventions de jumelage remontant à… 1982.
Demande-t-on là l’impossible? Faudrait-il pour le faire avoir le cerveau d’Einstein ou mimer les recettes magiques d’un Bill Gates? Bonne fête… quand même pour cette 23e édition.
Mohsen ZRIBI