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Un inquiétant roulement de tambour

L’Instance vérité et dignité et, à sa tête, Sihem Ben Sedrine n’ont cessé de cumuler doutes et questionnements sur leur position et leurs attitudes à propos de leur gestion des fonds publics. Ce qui a conduit à diverses luttes intestines et pression politiques de divers bords  débouchant sur une crise diversifiée ayant coïncidé avec le report prononcé le 16 mai 2019 par la chambre criminelle spécialisée dans la justice transitionnelle près le Tribunal de première instance de Tunis.

Depuis leur requête devant la chambre criminelle spécialisée dans la justice transitionnelle près le Tribunal de première instance de Tunis, «qui a été reportée à une date ultérieure», les positions et attitudes des uns et des autres se sont radicalisées donnant lieu à des controverses qui impliquent d’autant plus les divers bords, structures et fractions en son sein, prise de position de commissions et de fractions de commissions au sein de l’Assemblée des représentants du peuple. Et certains recours au sommet ont été enclenchés ou accélérés. Le courant ne passe plus entre diverses sensibilités et structures au sein de l’IVD et sa direction et, comme une sorte de radicalisation entre celle-ci et certaines structures et dirigeants en son sein, à l’exemple de l’avocat Mustapha Baâzaoui,  qui avait été expulsé de l’Instance, et dont le tribunal a refusé la mise à l’écart, demandant sa réincorporation immédiate, qui selon l’IVD ne peut être mise en pratique vu l’impossibilité concrète de l’exécution d’un tel verdict. Alors que, comme l’a affirmé Baâzaoui, qui a réagi à l’époque, «la Cour des comptes n’a même pas consulté le contenu des originaux des procès-verbaux».

Autres clivages importants apparus, la déclaration de trois membres de l’IVD, Saleheddine Rached, Ibtihel Abdellatif et Ali Ghrab, qui ont envoyé, le 20 mai 2019, une mise en demeure à la présidente de l’IVD portant sur les critères des compensations aux victimes et sur le contenu du rapport annuel de l’Instance publié au mois de mars dernier. Ces doigts accusateurs ont généralisé le conflit, affirmant que lors de l’assemblée générale qui a eu lieu le 5 mai, il est apparu des déviations flagrantes des  critères et méthodes d’évaluation et de compensation  et qui ne répondent ainsi plus à ce qui a été fixé par le conseil de l’Instance avant le 31 décembre 2018, « ce qui constitue une violation dans la mission de liquidation des travaux de l’IVD ». Ces membres ont également fait savoir qu’ils font porter la responsabilité entière à la présidente de l’Instance, Sihem Ben Sedrine, si les travaux qui lui ont été assignés par le conseil n’ont pas été livrés dans les délais, conformément à l’enquête interne menée au sein de diverses structures appartement à l’Instance.

Le tout converge vers la conclusion que la cohérence de l’IVD n’a pu être assurée depuis son manquement à la date correspondant à la fin de sa mission en mai 2018 et que cette instance n’a fait en réalité qu’outrepasser cette date, en reportant délibérément celle-ci à une année plus tard. Reportant le prononcé des verdicts de personnalités, de dirigeants aussi importants que Bourguiba, Béchir Zarg Laayoun, Abdallah Ben Mabrouk El Ouederni, etc. à une date dépassant exactement une année la fin catégorique de sa noble mission, une mission qui était destinée à consacrer la réconciliation nationale et qui conduit, à 6 mois des élections présidentielles et législatives, à une mobilisation de plus en plus agressive, inquiétante qui peut mener là où personne ne veut qu’elle aille.

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