Au moins 40 000 femmes et enfants battus en 2018. Paradoxalement, ces violences ont augmenté au moment même où la législation a été renforcée. De ce fait, des sanctions exemplaires doivent nécessairement tomber
Plus de quarante mille affaires de violence contre les femmes et les enfants ont été recensées en Tunisie au cours de la seule année 2018. Une annonce qui a été rapportée par Mme Neziha Laabidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, et qui a trait à la seule période entre février 2018 et décembre 2018. Le mois de février a coïncidé avec l’entrée en vigueur de la législation relative à l’élimination des violences à l’égard des femmes. Ce qui n’a pas permis visiblement d’éradiquer ou de diminuer le phénomène de la violence à l’égard des femmes. Ce message alarmant a été prononcé lors d’un débat organisé au Credif sur «L’égalité des salaires et l’accès des femmes aux postes de décision». Dans un communiqué publié par le ministère, Laâbidi a précisé que 6.500 appels ont été reçus sur le numéro vert, permettant de dénoncer les violences faites aux femmes.
Prise en charge de 1 600 femmes
Elle a affirmé que les délégations régionales à la femme et à la famille ont pris en charge 1.600 femmes victimes de violence dans tous les gouvernorats. On décompte une moyenne de six cas par jour, dont 62% sont victimes de violence matérielle et 5% de violence sexuelle.
La ministre a fait observer que le phénomène de la violence contre la femme se poursuit malgré l’entrée en vigueur de la législation relative à l’élimination des violences contre les femmes.
Dans ce contexte, elle a appelé à l’élimination de toutes les formes de violence, de discrimination et d’exclusion basées sur le genre social et à consacrer l’égalité des chances entre les deux sexes au sein de la famille et dans l’espace public. La primauté des textes juridiques doit prévaloir à travers l’application stricte et ferme de la loi sur le terrain pour limiter les graves dépassements à l’égard de la gent féminine.
Paradoxalement, les violences à l’égard des femmes ont augmenté au moment même où la législation a été renforcée. De ce fait, des sanctions exemplaires doivent nécessairement tomber.