Le calvaire de la soif d’été n’aura pas lieu, cette année, eu égard aux multiples projets qui ont été mis en place ou en cours d’achèvement dans de nombreuses régions du pays. C’est, en tout cas, ce qui ressort du tableau de bord de gestion des ressources hydriques du pays par les soins du département des eaux au ministère de l’Agriculture qui semble avoir déployé de grands efforts et puisé dans tous les réservoirs d’eau pour garantir un été tranquille à tous les citoyens, même si l’on ne cache pas la persistance de certaines difficultés dues , notamment, à l’opposition de certains citoyens au passage des conduites d’eau sur leurs terres.
Mais ce qui est rassurant, c’est que tous les clignotants semblent d’ores et déjà virer au vert, en dépit de la persistance de nombre de points noirs épars visibles sur la carte géographique du pays, du nord au sud, lesquels semblent , cependant, en voie d’éradication, à en croire le secrétaire d’Etat chargé des eaux et de la pêche qui a pris, la semaine écoulée, son bâton de pèlerin pour sillonner le pays en quête de solutions pour les dernières localités non encore desservie en eau ou dont l’approvisionnement risque d’être perturbé lors de la période estivale.
Nouveaux forages
C’est, en tout cas, ce qui ressort de la visite effectuée au Kef au cours de laquelle le secrétaire d’Etat a donné ses consignes pour l’entrée en exploitation le plus rapidement possible des nouveaux forages devant surtout alimenter la ville du Kef et ses environs en eau potable, à partir des deux localités de Abida et Zouarine où des habitants ont manifesté leur refus de voir des conduites d’eau traverser leurs terres.
Mais il semblerait que l’on ait réussi à les raisonner, moyennant un compromis qui ménage la chèvre et le choux et qui permet aux services de la Sonede de réaliser les branchements nécessaires. Le seul différend porte sur le report de la date car les propriétaires des terres demandent d’attendre la fin de la récolte ou de la moisson avant d’autoriser le passage des conduites.
Ailleurs, dans les autres régions du gouvernorat, tout semble se dérouler sans encombre, notamment à Sakiet Sidi Youssef et à Touiref où la situation paraît rassurante à bien des égards et où l’eau devrait couler à flots d’autant que la nappe est gorgée d’eau .
Idem à Gafsa où des solutions ont été trouvées au manque d’eau dans certaines localités mais l’on se veut, tout de même, rassurant, tant l’on a réussi à dépasser le manque d’eau dans la région, au prix de subterfuges et de solutions appropriées et au cas par cas.
L’autre bonne nouvelle vient du sud du pays où l’entrée en exploitation de la station de dessalement des eaux de mer à l’île de Djerba va mettre fin, définitivement, au calvaire de la population en matière d’eau potable , tout comme dans le gouvernorat de Jendouba où l’on s’emploie a finaliser le projet d’interconnexion des grands barrages du pays, ce qui permettra de sécuriser et garantir l’alimentation de certaines localités de Fernana en eau, comme Ain El Baya et Sidi Said et surtout à Souk Essebet, et ce, après l’accord permettant de régler les dettes au passif du groupement local des eaux à l’égard de la Steg et de garantir, donc, la desserte de la population en eau potable, dans les jours qui viennent.
En tout, 35 projets d’adduction d’eau potable sont en cours de réalisation à Jendouba, ce qui explique l’optimisme, mesuré soit-il, des autorités quant à la possibilité de répondre favorablement aux besoins de la population en eau dans cette région.
Restent, cependant, les incidents de casses ponctuelles des conduites qui pourraient, un jour, jouer de mauvais tours aux services techniques de la Sonede, d’autant que les moyens de réparation manquent parfois de célérité, mais l’on garde tout de même l’œil vigilant sur ce volet, considéré pratiquement comme le seul point d’ombre imprévisible qui persiste en matière d’eau potable.
Jamel TAIBI