Accueil A la une Agression contre un café à Radès : Un règlement de comptes entre narcotrafiquants

Agression contre un café à Radès : Un règlement de comptes entre narcotrafiquants

Notre source assure que cet incident pourrait bien dissimuler un règlement de comptes entre narcotrafiquants dans la région, d’autant plus que les trois personnes arrêtées sont des délinquants notoires connus par les services de police pour leurs antécédents judiciaires et leur implication dans le trafic de drogue, notamment l’accusé principal. Une rixe a eu lieu entre ces derniers et la victime en question au moment où ils se sont arrêtés  à bord d’une voiture devant le café

Dans la récente affaire de l’agression qui a eu lieu samedi dernier dans un café à Radès Meliane, gouvernorat de Ben Arous, tout le monde s’est enquis  de savoir si les personnes mises en cause appartenaient  ou non à un courant islamiste radicalisé, comme si l’acte de violence en lui-même et la perturbation de l’ordre public importaient peu. L’avocat de la victime a très vite accusé «une centaine de salafistes» d’avoir commis cette agression en réaction à l’ouverture de l’espace au public avant la rupture du jeûne et a qualifié cet acte d’agression terroriste.

Comme de coutume, le démenti du ministère de l’Intérieur ne s’est pas fait attendre. «Il n’y avait pas de lien avec des personnes radicalisées mais plutôt avec un groupe de délinquants» ? Ce n’était pas donc des salafistes takfiristes ! Ce n’étaient que des délinquants armés qui, peut-être, ne badinaient pas avec le non-respect du jeûne durant ce mois sacro-saint et qui ont été appelés à la rescousse par l’accusé principal dans l’affaire. Il ne fallait pas s’alarmer pour autant ! Ainsi, est-on en devoir de se poser des questions, somme toute légitimes, sur la banalisation de la recrudescence des actes de violence, de braquage et de crimes dans le pays depuis la révolution et sur la témérité des délinquants encouragée par la faiblesse de l’Etat.

Le ministère de l’Intérieur a très vite mis la main sur trois individus. Le principal accusé est âgé de 24 ans, et ses deux complices de 19 et 27 ans. Le  Procureur de la République adjoint à Ben Arous a confirmé la non-appartenance des agresseurs à la mouvance salafiste takfiriste contrairement aux allégations de l’avocat de la victime. Selon une source sécuritaire relevant du district de Ben Arous, d’autres personnes ayant pris part à l’agression ont été identifiées et sont actuellement activement recherchées par les agents de la brigade de lutte contre la criminalité de la police judiciaire à El-Gorjani qui s’est saisie de l’affaire.

Notre source assure d’autre part que cet incident pourrait bien dissimuler un règlement de comptes entre des narcotrafiquants dans la région, d’autant plus que les trois personnes arrêtées sont des délinquants notoires et sont connues par les services de police pour leurs antécédents judiciaires et leur implication dans le trafic de drogue, notamment l’accusé principal. Une rixe a eu lieu entre ces derniers et la victime  en question au moment où ils se sont arrêtés  à bord d’une voiture devant le café.

Le propriétaire du café a répondu à la provocation par un geste provocateur et la situation a très vite dégénéré avec l’arrivée d’un groupe de personnes qui a tenté d’incendier la façade du café. Il n’était point question de non-respect du jeûne et l’agresseur connaissait bien la victime, ajoute notre source. Il est d’ailleurs recherché pour trafic de drogue et autres affaires judiciaires. Le non-respect du jeûne n’était qu’un alibi et le café n’était pas ouvert mais s’apprêtait à ouvrir ses portes après la rupture du jeûne. 

Une autre affaire en rapport avec les graves atteintes à l’ordre public qui laisse planer le doute sur la capacité des unités sécuritaires de réagir promptement aux actes de violence qui mettent en péril la sécurité des citoyens, faute de moyens et d’effectifs, faut-il toujours le rappeler.

Il va sans dire qu’on s’est concentré beaucoup plus sur la lutte antiterroriste au détriment de la lutte contre le crime. 

En décembre dernier, la directrice de la coordination régionale relevant du ministère de l’Intérieur, Najet Jaouadi, avait lancé l’alerte en signalant la recrudescence des crimes liés à la violence  dans le pays. Une augmentation de 36,4 % est à signaler à ce niveau  en comparaison de l’année 2017. La violence sévit partout, avait-elle souligné, déplorant  à cette occasion l’absence d’une stratégie orientée vers la lutte concrète et efficace contre ce fléau.

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