Il faut reconnaître que depuis quelques mois, la contestation du mode de fonctionnement du Front, en particulier par les Wattad, s’est accentuée, réclamant une modernisation des techniques de débat et une association effective des diverses structures à tous les niveaux afin de permettre au Front populaire d’agir en tant que «vrai parti politique», animateur de débats sociétaux et «injecteur» d’idées
Les divergences apparues au sein du Front populaire semblent évoluer jusqu’à devenir une crise qui pourrait même mettre un terme à cette coalition d’opposition, quelques mois avant les élections législatives et présidentielle, suite aux désaccords sur les candidatures au nom du Front populaire et notamment celle concernant la présidentielle. Sachant que Mongi Rahoui est déterminé à entrer en concurrence, au nom des Wattad, avec Hamma Hammami.
9 députés du groupe parlementaire du Front populaire, dont le président du groupe, ont présenté avant-hier leur démission, ce qui engendre le risque de sa dissolution en cas de non-retrait au bout de 5 jours.
Abdelmoumen Belanes, l’un des 9 députés démissionnaires, a déclaré que cette décision était le résultat d’une réunion qui a eu lieu mardi matin, réunion qui avait pour objectif de calmer la tension au sein du groupe parlementaire, et qui a eu pour résultat la démission de 9 députés dont le président du groupe parlementaire.
Abdelmoumen Belanes a également déclaré qu’il est possible de revenir sur cette démission si des solutions à cette crise sont trouvées.
Les démissionnaires ont évoqué l’importance de régler les conflits concernant les élections législatives et présidentielle, et ce a travers l’organisation d’un vote ou un référendum interne qui permette à tous les adhérents de base de ces partis de toutes les régions du pays de voter. Mais les dirigeants du parti ont plutôt opté pour le règlement de ce conflit à l’intérieur du conseil d’administration, après l’échec constaté lors de la réunion du conseil central.
Rappelons que l’article 38 du règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple stipule qu’une démission ne devient exécutoire que 5 jours après qu’elle a été transmise au président de l’ARP.
Le Frot populaire est une coalition fragile de 12 partis de la gauche radicale qui ont entre eux de multiples différences et divergences politiques et idéologiques, mais qui ont réussi depuis la révolution à maintenir leur cohésion, afin de pouvoir tenir tête à Ennahdha. Et cette exigence est d’autant plus à l’heure du jour face au Nida Tounès historique, devenu une référence bien reconnue même s’il n’arrive toujours pas à se réunifier en tant que parti que ce soit dernière Béji Caïd Essebsi ou un autre leadership.
Il semble que cette coalition de 12 partis, qui associe des nationalistes arabes de divers bords, des marxistes et des sociaux-démocrates de diverses sensibilités, comporte en son sein des différences parfois importantes, qu’elles soient politiques ou stratégiques, lesquelles nécessitent des négociations permanentes afin que la ligne politique unitaire puisse être opérationnelle. Son unité est donc en elle même un miracle au quotidien. De sorte que dès que Monji Rahoui a posé l’éventualité de sa candidature à la présidentielle face à Hamma Hammami, l’édifice s’est quelque peu craquelé car jusque-là Hamma Hammami était reconduit presque après une simple discussion au sein de la direction du Front qui groupe les 12 secrétaires généraux des 12 partis.
Il faut cependant reconnaître que depuis quelques mois la contestation du mode de fonctionnement du Front, en particulier par les Wattad, s’est accentuée, réclamant une modernisation des techniques de débats et une association effective des diverses structures à tous les niveaux afin de permettre au Front populaire d’agir en tant qu’un «vrai parti politique», animateur de débats sociétaux et «injecteur» d’idées.
D’où l’entame d’une nouvelle étape de discussion de fond entre les 12 composantes du Front populaire avec ses apports, ses difficultés et ses risques.
Mais le Front populaire en a vu d’autres et semble devenu une composante indispensable au fonctionnement de l’Assemblée.
Groupe parlementaire du front populaire : Al Taliaâ valide la démission d’Ahmed Seddik
Le parti Al-Taliaa a validé la démission d’Ahmed Seddik de la présidence du groupe parlementaire du Front populaire en raison de «l’impossibilité de poursuivre son rôle à la tête du bloc».
Le Front populaire traverse une crise aiguë et inédite qui a eu des répercussions négatives sur les activités de son bloc au Parlement.
A l’issue de la réunion de son bureau politique, mercredi, le parti a appelé le conseil central du FP à se réunir dans les plus brefs délais pour régler les différends constatés à la suite de la vague de démissions des députés.
«Le dialogue est le seul moyen pour sortir de la crise», a plaidé le parti dans un communiqué.
Neuf élus du bloc du Front populaire ont présenté leur démission suite à un désaccord durant les négociations relatives aux élections législatives et le choix du candidat lors de l’élection présidentielle.
Ahmed Seddik, président du bloc parlementaire, a présenté sa démission dans la soirée du mardi 28 mai 2019, affirmant ne pas trouver une solution à la crise qui secoue le Front populaire.