Suite à la décision du ministère du Commerce d’approvisionner le marché de pommes de terres importées sous prétexte de rationaliser les prix, l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) exprime son étonnement de ce comportement «irresponsable» car il vise à perturber la filière de production des pommes de terre et l’humiliation de l’agriculteur tunisien d’autant plus que la campagne de production saisonnière a atteint sa vitesse de croisière.
Toutes les estimations tablent sur une bonne production grâce aux efforts déployés par les agriculteurs malgré les difficultés vécues suite à l’augmentation du coût et notamment le prix des semences. Le coût de l’hectare cultivé en pommes de terre est entre 9 et 10 mille dinars pour l’achat des semences seulement. A cela s’ajoutent les quantités du stock régulateur en pommes de terre géré par le Groupement interprofessionnel des légumes (GIL).
Compensation de l’agriculteur étranger
L’Utap prévient les pouvoirs publics des impacts graves de cette décision sur l’avenir de la filière de production des pommes de terre en Tunisie. Elle dénonce, par ailleurs, l’application d’une politique de compensation de l’agriculteur étranger aux dépens de l’agriculteur tunisien. D’où la perte de ressources financières en devises alors que notre pays souffre d’un déficit grave au niveau de la balance commerciale.
Le ministère du Commerce s’obstine à renforcer la consommation et non pas la production, surtout quand on sait que le kilogramme de pommes de terre coûte 1d,600 pour être vendu à 0d,775 sur le marché. L’Utap tire également la sonnette d’alarme pour souligner que les pommes de terre importées peuvent avoir des répercussions négatives sur la santé et la sécurité des citoyens vu le doute qui plane sur la source d’approvisionnement et l’absence de contrôle, à l’instar de la campagne précédente.
