Vous avez affronté le Wydad lors de la finale de la Ligue des champions de 2011. Quel souvenir gardez-vous ?
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est ce moment magique quand j’ai pris entre les mains le trophée tant désiré de la « Champions League ». Et je peux vous dire que remporter la C1 africaine n’est pas anodin. Je m’estime chanceux. C’est qu’il y a bien des footballeurs talentueux qui n’ont pas eu l’opportunité de remporter ce trophée car ils n’ont pas endossé le maillot d’une grande équipe au bon moment.
Entre l’Espérance d’il y a huit ans et l’équipe qui disputera la finale de ce soir, qu’est-ce qui a changé ?
De l’effectif de 2011, ils ne sont restés que trois joueurs : Moez Ben Chérifia, Khalil Chammam et Sameh Derbali. C’est dire que l’ossature de l’équipe a complètement changé et le système de jeu aussi. L’EST de 2011 avait dans ses rangs des joueurs d’exception, Darragi, Msakni, Afful et N’djang qui pouvaient faire la différence à tout moment. Chacun était exceptionnel sur le terrain. C’est ce qui faisait d’ailleurs la force de l’Espérance en 2011. La discipline tactique était telle que chaque joueur savait exactement ce qu’il avait à faire sur le terrain.Huit ans après, c’est une autre équipe et un autre style de jeu. La force de l’effectif actuel réside dans le rideau défensif solide qu’offrent Kom, Coulibaly et Chaâlali (malheureusement suspendu) à la défense centrale, notamment lors de la montée des latéraux.
Le fait que Faouzi Benzarti soit à la tête du Wydad pèsera-t-il dans la balance ?
Faouzi Benzarti est un entraîneur titré, chevronné et intelligent. Regardez comme il a su revenir dans le match à la finale aller et égaliser, alors que son équipe jouait en infériorité numérique. La force du Wydad réside dans son entraîneur, car au niveau équipe, l’Espérance est plus forte et mieux lotie.
Que pensez-vous de la prestation de l’EST au match aller ?
A mon avis, l’EST aurait dû profiter de ses moments forts, mais pas seulement. Les changements auraient dû être faits plus tôt en incorporant entre autres El Houni dès la 70e. L’EST n’a pas su profiter non plus des moments de faiblesse du Wydad.
Quelle sera la clef de réussite à la manche retour ?
Il faut empêcher le Wydad de dérouler son jeu. Coulibaly et Kom doivent assurer la couverture et la relance du jeu quand les deux latéraux montent, afin d’éviter que le Wydad ne se fasse dangereux en phase de transition.