Démissions des conseils municipaux : Les caprices des «élus»

Des élections relativement transparentes et démocratiques telles que celles que s’offrent des pays comme le nôtre sont, tout simplement, un luxe. D’importants moyens humains, matériels et financiers ont été consacrés pour les effectuer.
Malheureusement, ce qui se passe, actuellement, avec les démissions de nombreux élus ou conseils municipaux, cela prête à rire. On a, en effet, l’impression que ces gens se livrent à un jeu alors que pour ceux qui les ont élus il s’agit d’un enjeu. D’où ce sentiment d’être désabusé et trompé par ces irresponsables. Se présenter à un poste comme celui de membres élus d’un conseil n’est pas une affaire qu’on doit prendre à la légère. C’est, avant tout, une grande responsabilité que l’on doit assumer de bout en bout. Ce n’est nullement un passe-temps que l’on abandonne dès que l’envie est passée.
Les démissions, en cascade, de certains conseils municipaux nous imposent de réviser les lois électorales pour ne plus avoir à subir ces sautes d’humeur de ceux qui polluent l’atmosphère démocratique que l’on veut, somme toute, nous prescrire aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Les abstentions lors de tous les scrutins organisés montrent bel et bien l’indifférence affichée par le citoyen à l’égard de ces opérations qu’on tient, coûte que coûte, à faire. Pourtant, de nombreux pays mieux lotis que nous ne sont pas, du tout, emballés parce que beaucoup les considèrent comme quelque chose de superflu. L’engrenage dans lequel la Tunisie est prise doit être maintenu parce qu’il sert à donner cette carte postale d’un pays qui a «réussi» une bonne partie de sa «transition démocratique».
Pour certains politiciens, il est essentiel de commercialiser cette image à travers le monde et se présenter comme l’un des rares pays de la région qui n’a pas sombré dans l’anarchie.
En même temps, on omet de parler des grands sacrifices que notre budget consent pour entretenir cette image. L’Isie engage un bataillon d’agents et réserve un budget énorme pour son fonctionnement. Pour 2019, on lui a alloué plus de 80 milliards de millimes. C’est une hausse de 60 % par rapport à 2018.
Et déjà, les responsables ont lancé un cri d’alarme jugeant que ces fonds ne suffiraient pas pour organiser les prochaines échéances électorales et, en même temps, tenir des élections partielles, par-ci, par là où les caprices de certains élus se manifestent.
De tels agissements ne devraient pas avoir lieu. Ce qui nous oblige à ne pas permettre, dorénavant, des candidatures fantaisistes aux élections quelles qu’elles soient. C’est le sérieux qui doit prédominer. Une fois qu’on accepte d’entrer dans ce processus, il faut en assumer les conséquences jusqu’au bout. Il ne serait pas permis de faillir, après coup, pour quelque raison que ce soit au risque de s’exposer à des sanctions qui devraient être envisagées. En effet, il faudrait prévoir des mesures et des pénalités exemplaires contre ceux qui croient qu’ils ne seront pas comptables devant la loi.
Ces comportements capricieux de leur part sont très préjudiciables à tous les niveaux. L’Isie a, même, noté que ces agissements perturbent, énormément, les préparations des prochaines élections législatives et présidentielle.

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