Il a convaincu et marqué les esprits dans le rôle du méchant dans le feuilleton ramadanesque «El Maestro» de Lassaâd Oueslati, l’acteur Ghanem Zrelli nous a régalés avec une interprétation justement dosée de son personnage, Younes, un agent dans une maison de correction au caractère dur, amer, aigri et intraitable. De nature calme et discret, le beau jeune brun aux yeux clairs sait se faire remarquer par les rôles qu’il choisit d’interpréter. Loin de faire dans la facilité et les archétypes, il n’hésite pas à jongler avec les profils, campant des personnages très éclectiques. Sur grand ou petit écran, il réussit avec brio ses challenges. Portait
Né en 1984, Ghanem Zrelli est de ceux qui ont choisi de faire de leur passion leur métier. Et bien qu’il se soit fait connaître grâce au cinéma et la télé, sa première passion reste le théâtre pour lequel il s’est intéressé très jeune. Il habitait à Korba et suivait de plus près ce que faisaient des membres de sa famille dans la troupe amateur de la ville. Il était aussi marqué par les festivals nationaux de théâtre amateur qui s’y tenaient et s’imprégnait des œuvres qui y étaient présentées.
Le jeune passionnée finit par mettre en place une troupe de théâtre et cultivera sa passion en autodidacte avant de l’enrichir grâce à un cursus académique en intégrant l’Institut supérieur des arts dramatiques (ISAD). Il décroche son premier rôle dans le film «Thalathoun» de Fadhel Jaziri. Une révélation pour lui et pour le public en tant qu’acteur. Il est ensuite sollicité à la télé pour jouer dans le feuilleton «Njoum Ellil» de Mehdi Belaid. C’est ainsi que le grand public tunisien le découvre dans le rôle d’un bandit dealer. Une deuxième saison est présentée l’année d’après et Ghanem Zrelli passe à la direction d’acteurs. Il y a eu «par la suite» et encore à la télé sa participation dans le feuilleton «Flashback» de Mourad Ben Cheikh en 2016, au cinéma «Or noir» de Jean-Jacques Annaud ou encore «Narcisse» de Sonia Chemkhi. Il prendra part, également, à des productions étrangères à l’instar de la série «Omar» avec Hatem Ali en 2012 et en 2017 la série «Orkidea» du même réalisateur. Sa carrière d’acteur se confirme de plus en plus, mais il n’oublie pas pour autant son premier amour: le théâtre . Il s’essaie alors à la mise en scène en amateur. Il se heurtera, malheureusement, à la censure des maisons de culture et deux projets seront avortés. Il gardera, toutefois, toujours l’espoir de renouer avec le 4e art. Sa positivité et sa ténacité lui permettront de mettre en scène une pièce adaptée de La Noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht. Intitulée «El H’né» (La sérénité), elle verra le jour en 2012 mais ne sera jouée qu’une dizaine de fois en tout, le circuit des spectacles subventionnés par le ministère de la Culture l’ayant étouffée comme il l’avait expliqué à l’époque. L’acteur sera encore confronté à la censure en 2013 lors de son expérience avec la troupe amateur de Korba. Le festival national du théâtre amateur de Korba était alors tenu, selon lui, par des extrémistes qui avaient annulé plusieurs de ses représentations.
Après tant de déceptions, Ghanem Zrelli finit par mettre en veilleuse sa carrière tant souhaitée d’homme de théâtre. Il prendra ainsi position contre l’enfermement dans lequel s’est retrouvé cet art. Il continuera à tracer sa route en tant qu’acteur pour enchaîner les rôles sur grand écran.
Grâce à «La belle et la meute» de Kaouther Ben Hania, il est invité, en 2017, au prestigieux festival de Cannes. Cette année, il signe avec son rôle dans le feuilleton «El Maestro», (diffusée sur la chaîne nationale 1) son retour à la télé. Un rôle composé brillammentet et écrit différemment de ses précédents personnages. Car s’il y a bien une chose qui caractérise cet acteur, c’est le fait de ne pas s’enfermer dans les mêmes rôles. Ce battant continue de tracer avec passion et exigence son chemin en explorant d’autres cieux. Récemment, il a collaboré avec le réalisateur britannique, Anthony Waller, dans sa série «The trader». En Tunisie, il sera bientôt à l’affiche du nouveau film de Nouri Bouzid. Bon vent !
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