On a entendu parler, ces derniers jours, d’une affaire de falsification concernant des ordonnances délivrées par le service de psychiatrie à l’hôpital universitaire Habib Bougatfa de Bizerte.
Pour avoir plus de détails sur le sujet, nous avons contacté le directeur régional de la santé de Bizerte Jamel Eddine Saidani qui nous a confirmé que ce dossier est devant le juge d’instruction.
En fait, une infirmière a été placée en garde à vue et une enquête sur l’implication des deux psychiatres du service est actuellement en cours.
« … De toutes les manières, c’est cette infirmière qui est considérée la première responsable…et c’est la justice qui va trancher si elle était de bonne ou de mauvaise foi ! … », a relevé le directeur régional de la santé de Bizerte.
D’un autre côté, il nous a expliqué que le suspect est un patient qui consulte régulièrement dans le service de psychiatrie à l’hôpital. Cependant, ce dernier a été arrêté en dehors de l’hôpital pour écoulement de psychotropes.
Par ailleurs, cet incident de trafic de médicaments n’est pas le premier du genre dans les hôpitaux du secteur public.
Toutefois, il est très facile de réduire ce genre de fraudes en installant des logiciels informatiques pour contrôler l’entrée et la sortie des médicaments ainsi que pour la gestion des doses des traitements administrées aux patients hospitalisés.
A ce propos, M. Saidani nous a déclaré que ce système est installé au sein de l’établissement hospitalier. La pharmacie de l’hôpital est équipée de ce logiciel…», explique-t-il. Néanmoins, ce dernier ne couvre pas tous les services. « Le problème réside dans les dispensaires, c’est là qu’il n’y a pas de suivi ni traçabilité des médicaments ! » a-t-il rajouté.
En fait, la généralisation de ce genre de programme semble être la solution la plus efficace pour mettre fin à ce fléau.
Cependant, il faut noter que plusieurs hôpitaux comme celui du Menzel Bourguiba, accusent un retard dans la numérisation de la gestion des médicaments de leur pharmacie à cause de l’opposition du personnel paramédical, surtout les moins jeunes d’entre eux, sous prétexte qu’ils ne maîtrisent pas l’outil informatique.
Le secteur de la santé publique en Tunisie reste un des secteurs vitaux qui ont commencé depuis quelque temps à se dégrader que ce soit en matière de service ou d’équipement ou même du personnel qui commence à déserter ces établissements à cause des mauvaises conditions de travail.
D’un autre côté, il est bien clair que la corruption et le trafic qui existent au sein de quelques institutions de santé publique sont, en partie, la cause de la pénurie des médicaments en Tunisie !
S.B.O.
