Quelle que soit l’issue de l’affaire EST-WAC, et quel que soit le nom du vainqueur qui va se décider dans les coulisses de la CAF et du TAS (sous le regard attentif d’un Infantino qui tire les ficelles), l’édition 2019 de la Ligue des champions est sortie par la petite porte. Elle est déjà discréditée après cette série de tristes événements qui remontent déjà à la manche aller. Ce qui s’est passé après l’annulation du but (régulier pour être impartial!) du WAC est une mascarade sportive. Du moment que Gassama, qui enchaîne les contreperformances après avoir été qualifié d’arbitre-révélation en Afrique, a perdu son «autorité» sur le gazon et laissé le président de la CAF, quelques membres du comité exécutif, les deux présidents du club et un nombre fou d’intrus, manœuvrer et entrer dans un manège de discussions et de bras de fer. L’affaire EST-WAC est une affaire très complexe comme veulent le faire croire les juristes sportifs. Et la sentence «originale» de la CAF met encore plus de complication et de doute sur cette affaire. On est dans un cas de «non-droit» ou un cas où il y a, en même temps, des éléments clairs et cités par les règlements et d’autres non.
On se posera encore des questions après la décision de faire rejouer le match retour sur terrain neutre : pourquoi on est passé d’un cas de but refusé à cause de la VAR (non fonctionnelle pour des raisons que personne ne connaît) à un cas d’insécurité. Les dirigeants du WAC ont insisté sur l’impossibilité de recourir à la VAR pour un match déterminant. Si le match est à rejouer, pourquoi n’aurait-il pas lieu à Radès pour le principe de l’équité des chances (comme pour la VAR) ? Qui peut nous renseigner sur ce qui a été dit et fait pendant une heure et demie d’arrêt (on a alors dépassé les délais de l’abandon) ? Quel intérêt à une finale qui va se jouer dans deux mois après le premier acte. De quel champion d’Afrique va-t-on parler après cette telenovela ? Il est clair que, dès le match aller, cette finale EST-WAC a été biaisée et entachée.
Il est clair aussi que la partie marocaine a su manœuvrer dans les coulisses. Maintenant, on se trouve face à une décision «déplacée» qui porte atteinte même à la crédibilité du sport tunisien et aussi à la capacité du gouvernement tunisien à sécuriser un match de football à enjeu. Cette décision ne va pas mettre fin à la polémique. Au contraire, cela va jeter de l’huile sur le feu. C’est une finale malsaine (qui rappelle d’autres dans le passé), suspicieuse et qui ne produira jamais un champion unanime même si l’on rejoue le match retour. On est encore au début de la bataille juridique qui a ôté le charme sportif. Et ça,c’est irrémédiable !