Accueil Culture L’exposition «Art cœur et paix» à la galerie Alain Nadaud (Jusqu’au 13 juin) : Des émotions tissées

L’exposition «Art cœur et paix» à la galerie Alain Nadaud (Jusqu’au 13 juin) : Des émotions tissées

L’espace d’art Sadika et Dar d’Art Emouvance présentent, dans le cadre de leur manifestation ramadanesque «Art cœur et paix», l’exposition d’art plastique éponyme du groupe l’Émouvance des émouvants. L’événement a pris son élan le 13 mai dernier en célébration de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix. L’exposition est visible jusqu’au 13 juin.
Abritée par la galerie Alain Nadaud, «Art cœur et paix» nous dévoile des œuvres collectives signées par les protagonistes de «L’Emouvance des émouvants», un nouveau courant artistique africain né le 25 mai 2018 en Tunisie à l’initiative de l’artiste Sadika Keskes et Mohamed Ben Khalifa, politologue, avocat international et coach certifié. Un grand nombre d’artistes de différentes nationalités ont rejoint ce mouvement qui se veut plus à l’écoute des besoins de la société actuelle en prônant le partage, la conjugaison des pouvoirs de création des artistes, l’ouverture sur l’autre et la suprématie de l’émotion. Une sorte de réponse face à l’essoufflement, la surconsommation et la perte d’authenticité de ce qu’on appelle «art contemporain». Émouvance, comme le notent ses fondateurs, vient réintégrer «le beau» dans l’art en redéfinissant le rôle de l’art dans la société et en le démocratisant. La création de ce mouvement, qui part de l’Afrique pour s’ouvrir au monde, émane d’un besoin de construction collective, avec et par des artistes qui sont trop souvent isolés et en manque de structures fédératrices. Un besoin de les regrouper pour faire entendre leurs voix à l’unisson.
Une grande partie des œuvres exposées dans «Art cœur et paix» ont été dévoilées pour la première fois dans le cadre de la 2e édition de la Biennale d’art contemporain Ségou’Art 2019 qui s’est tenue au Mali du 2 au 9 février. Elles sont toutes collectives depuis la genèse de l’idée jusqu’aux dernières dispositions en place. Ainsi chaque œuvre porte en elle une partie de chaque artiste qui y a contribué, ses traces, ses idées, son passage, son intervention et son affect. Ces artistes sont, entre autres : Khaled Abida, Ikram Ben Brahim, Saif Ben Hammed, Hichem Ben Khélifa, Hamadi Ben Neya, Sabrine Ben Ouali, Mahmoud Bouchiba, Hamza Fetni, Mouna Fradi, Nourhène Ghazel, Houcem Ghorbel, Houda Ghorbel, Sadika Keskes, Chawki Lahmar, Yosr Messaoud, Takoua Mned, Marwen Trabelsi et Imene Wadhene. Ces œuvres prennent comme départ un savoir millénaire, le tissage, un métier féminin par excellence inscrit dans la mémoire collective. L’hommage fait à la femme est clair. La femme devient même sujet d’une grande partie des œuvres dans une figuration du nu féminin (hommage au classicisme). Dévoilée, elle est élevée au rang de déesse dans une des œuvres intitulée «Fenêtres du Beau sur jardin». Fidèle à cet esprit de brassage et de rencontre, le tissage n’est pas traité de manière isolée bien au contraire il rencontre et se croise à d’autres techniques.
Enchevêtrés, agencés en chaînes et trames, les différents matériaux (fibres, fils, etc) croisent l’espace et le temps, l’endroit et son envers, le caché et le dévoilé, l’accomplissement et l’inachevé. Les noeud se forment, les émotions se nouent, les emprises de la Doxa se dénouent…Les œuvres sont vivantes et s’ouvrent au spectateur l’invitant à les explorer pour en déceler les subtilités, les nuances et autres détails. A voir et à vivre jusqu’au 13 juin.
Meysem M.

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