Rideau, cet après-midi, sur la saison handballistique version 2018-2019, avec le déroulement de la finale de la Coupe de Tunisie, qu’abritera la salle olympique de Radès. En attendant de dresser le bilan de l’exercice, tous les regards seront, tout à l’heure, braqués sur ce temple sportif, témoin de la plus belle épopée de l’histoire du handball tunisien, celle de l’inoubliable Mondial 2005. Là où l’Espérance Sportive de Tunis et le Club Sportif de Sakiet Ezzit, beaux finalistes, auront à puiser dans toutes leurs réserves rien que pour faire les yeux doux à Dame Coupe. Celle-ci, on le sait, ne tombe pas sous le charme du premier venu. Et pour l’amadouer, il va falloir user, 60 minutes durant, de patience, de résistance, mais aussi de culot. Les deux prétendants de cette année répondent-ils à ces conditions? Sont-ils capables de satisfaire ces caprices? Nous oserons répondre par oui, car, quand on accède en finale,c’est qu’on a fait du bon travail en cours de route, et qu’on espère légitimement le couronner de succès. Certains, sans doute de mauvais parieurs, diraient que l’Espérance fera cavalier seul face à un néophyte, et que l’absence des habitués de l’épreuve, en l’occurrence le CA, l’ESS et EMM, risquerait d’influer négativement sur l’attrait de la finale. Foncièrement oui, étant donné la nette inégalité des forces entre une équipe «sang et or» qui règne actuellement sur notre handball, et une formation sfaxienne qui a difficilement assuré son maintien parmi l’élite et qui sera, de surcroît, à la première finale de son histoire. Tout cela est vrai. Mais ce qui est non moins vrai,c’est aller trop vite en besogne que de prédire une partie entre David et Goliath. En effet, si l’EST n’est plus à présenter, il faut plutôt voir de l’autre côté où le cendrillon sfaxien se présentera avec une équipe à fière allure : un bon gardien de but, une homogénéité entre les deux lignes (défense et attaque), un jeu rapide en contres, des joueurs solides en jambes, un moral au beau fixe, un métronome de classe (Mohamed Amine Ben Ghanem) et un buteur racé (Zoubeïr Essaïes). Reste le côté mental qui fera, nous en sommes persuadés, la différence. Les Sfaxiens y sont-ils préparés? Résisteront-ils à l’orage espérantiste, lorsque la machine infernale de Néjib Ben Thayer se mettra à péter le feu?
Pour Mohamed Amine Ben Ghanem, «Certes, nous sommes à notre première finale, et c’est tout à notre honneur. Mais nous n’y serons pas pour seulement faire partie du décor, en tant que victime expiatoire. Bien au contraire, nous défendrons crânement nos chances, animés que nous serons par le rêve fou de réaliser un exploit». En face, le diable «sang et or» Oussama Boughanmi ne l’entend pas de cette oreille. «Nous avons, lance-t-il fièrement, battu les meilleurs, cette saison, et rien, croyez-moi, ne nous empêchera donc de remporter le doublé, pour prouver, pour la énième fois, que nous sommes les plus forts».
Finale des féminines : du 50-50
A l’instar du sexe opposé, la gent féminine s’offrira, cet après-midi, sa propre fête annuelle, avec la finale de la Coupe de Tunisie. Une parade qui promet monts et merveilles, pour avoir à mettre aux prises les deux meilleures équipes tunisiennes du moment, à savoir l’Association Sportive Féminine de Sfax et le Club Africain. Franchement, quant on est amateur du sport d’Eve, on ne peut espérer un meilleur plateau où, parions-nous, tous les ingrédients d’un beau spectacle seront là. C’est qu’entre deux effectifs comptant dans leurs rangs une armada d’internationales comblées de titres et… royalement rémunérées par leurs clubs, ça ne peut pas être autrement.
Et, ô hasard, comme la finale masculine, les similitudes ne manquent pas là aussi : face-à-face entre deux équipes de Sfax et de Tunis, rêve du doublé (pour les Sfaxiennes) et rêve d’exploit (pour les Clubistes tunisoises). Techniquement, nous demeurons convaincus que, quelles que soient la tournure des événements et la variété des schémas tactiques devant être adoptés pour piéger l’adversaire, tout dépendra de la forme du jour des pièces maîtresses des deux formations, en l’occurrence Amel Hamrouni (ASFS) et Sondes Hachana (CA), sans pour autant écarter l’hypothèse de voir venir de belles surprises d’autres joueuses non moins talentueuses, telles que Rakia Rezgui, Boutheïna Amich, Oumaïma Dardour et Eya Ben Abdallah.
Programme des finales
13h00 : finale féminine ASFS-CA
17h30 : finale masculine EST-CSSE.
Mohsen ZRIBI
