On ne se lassera jamais de le répéter, quand l’autorité de l’Etat tombe et que le sentiment d’impunité devient un sentiment général, c’est le règne de la confusion, de la cacophonie et le déni de la loi et du droit.
L’agression du président de l’arrondissement municipal de l’Ariana par un vendeur ambulant est venue rappeler à ceux qui veulent l’oublier l’état désastreux qui caractérise les rapports entre les citoyens et certains responsables, relations qui sont arrivées malheureusement à un point de non-retour dans le sens où la violence qui a supplanté le dialogue et que la confrontation a pris le dessus sur la concertation et la recherche de consensus.
Ceux qui fondent leur analyse sur la déliquescence de l’Etat, l’absence de l’autorité des structures et la montée — il faut avoir le courage de le dire haut et fort — de forces occultes s’imposant comme un pouvoir parallèle que plusieurs citoyens reconnaissent ne ratent aucune occasion pour tirer la sonnette d’alarme et appellent à ce que l’Etat recouvre son autorité, impose la protection de ses représentants et fasse en sorte que tous les contrevenants à la loi soient sanctionnés aussi sévèrement que leurs délits ou crimes l’exigent, loin de toute propension à une protection quelconque ou à un dépassement occulte de la loi en vigueur.
Au-delà de la personne du responsable municipal agressé, c’est l’expérience démocratique dans son ensemble qui est visée dans la mesure où un tel comportement ne peut en aucune manière être justifié ou toléré dans un système où chaque citoyen, même s’il a tort, a le droit à la parole, à faire valoir ses droits et à exiger leur satisfaction. Mais dans le cadre du respect des droits et de la dignité de son vis-à-vis, qu’il soit un simple concitoyen ou un responsable quelconque.
Certes, les excès existent toujours et les erreurs ou dérives peuvent survenir à n’importe quel moment. Il reste que la vigilance doit rester de mise et que l’application de la loi doit primer en dehors de toutes les considérations et de tous les calculs.
Il existe un temps pour le dialogue, pour les désaccords. Il existe aussi un temps pour la suprématie de la loi.