Inquiets des dangers qui guettent les moissons, la Protection civile, les professionnels du secteur agricole et les syndicats régionaux de l’agriculture ont tous lancé un appel afin de renforcer la surveillance des emblavures céréalières.
A peine partie sur les chapeaux de roue, que la campagne des moissons des grandes cultures, notamment les céréales a été émaillée de nombreux incendies d’emblavures céréalières qui ont déjà détruit plusieurs centaines d’hectares, dont les épis étaient mâtures .
Le phénomène a déjà pris de l’ampleur la semaine écoulée avec plus 14 feux qui se sont déclarés dans les gouvernorats du Kef, (trois incendies) jendouba ( sept incendies) et Siliana (quatre); mettant en péril la campagne des moissons d’autant plus que ces feux ne sont pas tous innocents en ce qu’un suspect auteur de l’un de ces sinistres, a été appréhendé, jeudi dernier, par la brigade d’investigation de la garde nationale de Siliana.
Deux incendies se sont déclarés à peu d’intervalle de temps au sud du gouvernorat du Kef, précisément à Dahmani et au Ksour, où une cinquantaine d’hectares ont été ravagés par les feux. N’eut été la célérité des services de la protection civile et la contribution efficiente des citoyens, les conséquences auraient été catastrophiques pour les emblavures de la région, dont plus de 10 mille ha ont déjà été endommagés par les chutes de grêle qui ont affecté le sud du gouvernorat.
Inquiets des dangers qui guettent les moissons, la Protection civile, les professionnels du secteur agricole et les syndicats régionaux de l’agriculture ont tous lancé un appel afin de renforcer la surveillance des emblavures céréalières et de mobiliser plus de moyens pour intervenir rapidement en cas de besoin, même si la Protection civile et les services des forêts ont pris des initiatives en veillant à l’installation de postes d’intervention, et ce, pour diligenter les opérations d’extinction de feu le plus rapidement possible, tout en appelant aussi les agriculteurs à renforcer leurs propres moyens de surveillance et de sécurisation de leurs emblavures, d’autant plus encore que la météo se fait caniculaire, ce qui accroît les risques d’incendie.
En ce moment, les agriculteurs s’activent pour la collecte de la récolte, son stockage et son transfert vers les grands centres de stockage du pays. Ces derniers sont très affectés par les longues files indiennes devant les centres de collecte, alors que la saison de moisson n’a toujours pas atteint sa vitesse de croisière.
D’ailleurs, c’est seulement aujourd’hui, lundi 10 juin , que le coup d’envoi officiel de la campagne sera donné dans la région du Kef où les conditions climatiques défavorables de ces dernières semaines ont retardé la campagne des moissons de 10 jours.
Cela dit, la récolte attendue dans le pays cette saison sera bonne. Elle l’a déjà été pour les deux variétés de fourrages et de colza où les rendements obtenus ont été très élevés partout dans les régions du Nord-Ouest avec des rendements de plus de 25 quintaux pour le colza et 250 à 300 balles par ha, pour le fourrage.
Le problème qui se pose à chaque fois est comment gérer l’abondance dans le pays , car l’on a remarqué que cette question s’est déjà posée à maintes reprises pour les secteurs des laitages, des légumes comme la pomme de terre et l’oignon, ou encore la tomate de saison
Auquel cas, il va falloir réfléchir à l’avenir à ce paramètre de la surproduction et de l’abondance, tant cela peut être , non seulement une source de fierté pour notre agriculture , mais un atout pour créer plus de richesses et d’emplois. A bon entendeur salut.
Jamel TAÏBI