De tout temps, l’approche nationale de développement était fondée sur l’interdépendance entre le social, l’économique et le politique dans la mesure où l’œuvre de développement constitue un tout indivisible.
Avec l’avènement de la révolution, la dimension sociale de l’action de développement s’est renforcée davantage avec la création de nouveaux mécanismes comme le Conseil national du dialogue social, une ancienne revendication qui s’est enfin concrétisée, et la mise au point de nouveaux programmes à dimension purement sociale, comme le plan d’action national de lutte contre le travail des enfants et le programme El Amen social, quiétude sociale»
Beaucoup d’observateurs et d’analystes politiques ont pris l’habitude de reprocher aux gouvernements qui se sont succédé à La Kasbah depuis le 14 janvier 2011 le fait qu’ils n’ont pas mis en œuvre une politique sociale déterminée censée changer la donne sociale héritée du régime déchu, de façon à ce que les tares de ce régime se sont poursuivies, voire approfondies, et ce que les catégories sociales dites invulnérables et à revenus modestes n’ont rien tiré de la révolution et les multiples promesses sont restées lettre morte au fil des ans.
Et même les responsables de certains partis politiques, y compris parmi ceux appartenant à la coalition nationale au pouvoir, se sont inscrits dans cette campagne de déni de tout apport à caractère social entrepris par les pouvoirs publics notamment le gouvernement Youssef Chahed, considéré, comme l’équipe ministérielle à la plus longue durée de vie à diriger le pays depuis janvier 2014.
Et pourtant, les acquis et les réalisations parlent au nom du gouvernement Chahed qui a réussi à faire réveiller des ténèbres et de l’oubli des programmes qu’on présentait au début de la révolution comme une œuvre révolutionnaire de premier ordre.
Il s’agit du Conseil national du dialogue social créé dans le cadre du contrat social conclu le 14 janvier 2013 entre le gouvernement (celui de la Troïka), l’Ugtt et l’Utica.
Mais quel rôle le Conseil national du dialogue social avait-il à jouer et pourquoi l’annonce de sa création en janvier 2013 avait suscité tant d’enthousiasme et d’espoir ?
Pour répondre à cette question, il faut piocher dans les attributions de ce même conseil qui stipulent qu’il est chargé d’assurer les missions suivantes :
– Garantir un dialogue social tripartite efficient concernant les questions d’intérêt commun.
– Agir en vue de mettre en place un climat social incitant et encourageant à l’investissement et garantissant les conditions du travail décent.
– Organiser un dialogue social sur les éventuelles questions importantes ayant un aspect national, régional ou sectoriel dans les domaines qui relèvent de sa compétence.
– Prévenir les conflits collectifs et encadrer les négociations collectives.
Malheureusement, depuis la signature du contrat social en janvier 2013, l’entrée en fonction du Conseil national du dialogue national a été retardée jusqu’au 7 août 2018, date de la parution du décret gouvernemental 675/2018 portant organisation administrative et financière du Conseil national du dialogue social.
«Pour un monde sans pauvreté»
Et la dimension sociale de l’action de développement de se poursuivre à travers la mise en place du programme «El Amen social» (quiétude sociale) lancé en vertu de la loi fondamentale n°10 du 30 janvier 2019 pour «promouvoir les couches démunies et à faibles revenus consistant en individus et familles souffrant de privation multidimensionnelle touchant le revenu, la santé, l’éducation, le logement et l’accès aux services publics et aux conditions de vie décentes».
Mais quels sont les objectifs du programme Amen social ?
Le programme vise, en effet, à atteindre les objectifs suivants :
– Promouvoir les groupes pauvres et à faible revenu
– Réduire la pauvreté et sa transmission par héritage
– Lutter contre l’exclusion, réduire les inégalités sociales et régionales, promouvoir l’égalité des chances, la justice sociale et la solidarité.
Lutte contre le travail des enfants
Troisième volet de la dimension sociale de la politique de développement mise en œuvre par le gouvernement Youssef Chahed : la lutte contre le travail des enfants à travers un plan d’action national développé entre 2013 et 2015.
Et dans le cadre de la mise en place de ce plan, plusieurs actions ont été réalisées.
Il s’agit des réalisations suivantes :
— Une étude nationale sur le travail des enfants en collaboration avec l’Institut national de la statistique et le Bureau international du travail.
— Mise en œuvre en avril 2017 du projet «Protecte 2017-2020» «Tous contre le travail des enfants en Tunisie».
— Réalisation d’une étude sur «les connaissances, les attitudes et les pratiques envers le travail des enfants».