Plusieurs projets s’inscrivant dans le cadre du Plan national de lutte contre la pollution de l’air sont en cours d’élaboration. L’Agence nationale de protection de l’environnement (Anpe) se penche, actuellement, sur le raccordement des industriels au Réseau national de surveillance de la qualité de l’air (Rnsqa). Elle travaille également sur l’élaboration d’un plan de conservation de la qualité de l’air (Pcqa) dans plusieurs régions grâce auquel les autorités locales pourront lancer les procédures d’intervention urgente durant les épisodes de pollution.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement qui a eu lieu le 5 du mois courant, le Centre international des technologies de l’environnement de Tunis (Citet) et l’Agence nationale de protection de l’environnement (Anpe) ont organisé une conférence nationale sur le thème «le rôle de la technologie dans la lutte contre la pollution de l’air». Plusieurs experts en environnement étaient présents pour débattre des enjeux de la lutte contre la pollution de l’air en Tunisie. Un atelier de travail sur le choix des technologies prioritaires et les opportunités de financement a été également tenu, à l’issue duquel un rapport fixant les technologies de lutte contre la pollution les plus adaptées et incluant les projets de financement de leur mise en place aurait été synthétisé.
S’exprimant sur les moyens de lutte contre la pollution de l’air, le directeur général du Citet, Taoufik Gargouri, a déclaré que divers organismes sous la tutelle du ministère de l’Environnement et des collectivités locales sont actuellement en train d’élaborer, dans le cadre du programme du Pnud en Tunisie, un travail de partenariat et de collaboration avec les industriels dans l’objectif de réussir la transformation vers une production écologique. Actuellement, des efforts sont déployés dans le but de connecter les industriels au Réseau national de surveillance de la qualité de l’air (Rnsqa), soutient-il.
Procédures d’alerte
De son côté, le directeur général de l’Anpe par intérim, Samir Kaâbi, a fait savoir que, depuis 2018, l’agence s’est attelée à réaliser un projet en collaboration avec la coopération française à hauteur de 600 mille dinars en vue de concevoir un plan de conservation de la qualité de l’Air (Pcqa) visant à réduire la pollution de l’air en Tunisie, notamment dans les zones à grande densité urbaine, plan en vertu duquel des procédures d’alerte seront lancées durant les épisodes et les accidents de pollution. «Le Pcqa du Grand Tunis est en cours de parachèvement. D’autres plans seront également mis en place dans les régions à forte activité industrielle, en l’occurrence Gabès, Sfax, Bizerte et Sousse. Ils mettent à la disposition des autorités locales les outils d’intervention urgente lors des dépassements des taux des polluants tolérés par la loi», a souligné Sami Kaâbi dans une déclaration aux médias.
Pour sa part, Dalila Taieb, ingénieur à l’Anpe, a fait savoir qu’une plateforme électronique (www.anpe-tunair.tn) diffusant les résultats de mesure de la qualité de l’air sur tout le territoire du pays en temps réel est désormais disponible en ligne depuis décembre 2018. Elle a également fait savoir que, durant l’année écoulée, l’agence a effectué 88 campagnes de mesure et suivi de la qualité de l’air dans 13 gouvernorats, et ce, moyennant un laboratoire mobile. Plusieurs dépassements ont été enregistrés dans divers sites industriels situés à Sfax tandis que 4 accidents ont été enregistrés dans le gouvernorat de Gabès.
Par ailleurs, il est à noter que les intervenants ont appelé les citoyens, notamment les enfants et les personnes âgées ou souffrant de maladies respiratoires chroniques, à éviter la fréquentation des lieux publics au moment où les taux des polluants de l’air sont très élevés c’est-à-dire lors des heures de pointe où les trafics routiers atteignent leurs apogées ou au moment du déclenchement des tourbillons de poussière ou de sable dans les régions du sud.