Passé le cap de la sélection, place aux choses sérieuses pour les produits du terroir admis à participer à cette 2e édition du Concours tunisien des produits du terroir qui leur est réservé. Un événement organisé les 18, 19 et 20 juin 2019 par l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) sous l’égide du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et en collaboration avec le ministère de l’Industrie et des PME, du ministère du Tourisme et de l’Artisanat et de la Cité des Sciences de Tunis avec l’appui du «Projet d’accès aux marchés de produits agroalimentaires et du terroir» (Pampat) mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le Développement industriel (Onudi) et financé par le Secrétariat d’Etat à l’économie de la Confédération suisse (Seco).
Trois jours durant, plus de 600 produits sélectionnés sont passés entre les mains, ou plutôt le palais, des jurés qui ont été appelés à les déguster un à un pour déterminer la liste finale des médaillés qui sera dévoilée le 28 juin (hier). Une étape décisive qui ne s’est apparemment pas présentée comme une sinécure pour les différents spécialistes de la dégustation, producteurs et consommateurs, qui composent l’ensemble des jurys, présidés par des professionnels actifs dans les domaines de l’évaluation sensorielle, appelés à désigner les heureux lauréats de la 2e édition du Concours tunisien des produits du terroir.
L’embarras de choix
En effet, la panoplie de produits présentée cette année rivalise de saveur et d’authenticité, de quoi multiplier l’embarras du choix, sans compter l’arrivée de nouvelles catégories et de nouveaux produits par rapport à la précédente édition. En effet, comme nous l’a précisé la responsable des jurys, Rania Bani, chef de service au Centre technique de l’agroalimentaire : «Avec l’introduction de deux nouvelles sous-catégories pour cette 2e édition, Couscous à base de blé et d’orge, ainsi que la bssissa, également à base de blé et d’orge, de nouveaux produits, les pâtes et le café de dattes, en plus de la forte participation dans la catégorie fruits et plantes aromatiques, le nombre de produits a presque triplé par rapport à la 1ère édition».
Rania Bani, qui est également membre du comité de pilotage du Concours, précise que l’étape de dégustation est passée de deux jours en 2017, pour s’étaler à trois journées cette année afin de permettre aux jurés de décortiquer tous les produits en lice. Les échantillons sont notés sur une échelle de 20 points, selon des critères établis par les présidents de jury et spécifiques à chaque catégorie de produit : la procédure de dégustation est basée sur quatre critères de jugement : l’odorat, le goût ou la saveur, l’aspect visuel et l’appréciation générale du produit.
Un vrai travail d’horloger donc qu’ont été appelés à accomplir les membres des jurys. Mais Rania Bani ne manque ni d’assurance ni de sérénité : «La deuxième édition est toujours plus simple que la première. Nous sommes désormais une équipe suffisamment rodée pour apporter ce saut qualitatif et quantitatif à l’événement».
Un avis que partage Amara Timoumi, chef de service de l’agriculture biologique au commissariat régional au développement agricole à Zaghouan et point focal dans sa région pour le Concours. Egalement dégustateur-consommateur, ce dernier reconnaît : «Il y a eu une évolution significative par rapport à la précédente édition». Toutefois, Amara Timoumi a exprimé son souhait pour que tous les produits du terroir soient davantage valorisés à travers notamment un programme continu de promotion aussi bien à l’échelle régionale que nationale. Pour certains producteurs, un accompagnement pour développer des emballages à la hauteur de la qualité de leurs produits est également requis. Le chef Rafik Tlatli, qui a participé en tant que dégustateur-spécialiste, estime que c’est un réel plaisir de goûter à ces produits qui sont concoctés par des artisanes. Je suis également enchanté de l’esprit de créativité dont font preuve tous ces producteurs artisanaux. Et d’ajouter : «Nous sommes conscients, en tant que chefs, de notre rôle pour promouvoir les produits du terroir aussi bien en Tunisie qu’à l’international».
Le chef Abderrazak Keddachi, président du club international Les Toques blanches Tunisie et dégustateur pour le concours, est également du même avis et présente sa proposition : «Je préconise que tous réunis, association de gastronomie, autorités et professionnels, mettions la main dans la main pour mettre en valeur les atouts de ces produits en les imposant dans la cuisine et la gastronomie des pays étrangers en tant qu’ingrédients valorisants pour les plats traditionnels locaux».