Hormis le but de Wahbi Khazri, on n’a pas vu grand-chose de la part de notre team national, incapable de traverser tout le terrain et de construire une action complète.
Pour sa deuxième sortie en CAN d’Egypte, l’Equipe de Tunisie s’est contentée de faire match nul. Or, la logique imposait à nos internationaux d’aller chercher la victoire. Sauf que le manque de lucidité de nos joueurs aussi bien sur le plan mental que physique les a empêchés de construire la moindre action complète.
Comme lors de la première sortie contre l’Angola, la chaleur et surtout l’humidité ont eu leurs effets sur le rendement de Wahbi Khazri et Naim Sliti en particulier. Quant aux changements opérés par Alain Giresse, ils n’ont pas apporté la plus-value escomptée dans le jeu de l’équipe, notamment au niveau de l’animation offensive. Chaouat, comme Msakni et Ben Mohamed du reste, couraient derrière la balle sans en faire bon usage. Ils étaient si quelconques que leur fraîcheur physique ne s’est pas fait ressentir sur le terrain. Tout le monde courait derrière la balle, mais sans que l’esprit collectif ne soit présent. La prestation « timide » du team national et la mauvaise coordination entre les trois compartiments incitent à se poser des questions quant aux choix faits par Alain Giresse et son aptitude à coacher ses joueurs mentalement pour les pousser à se surpasser sur le terrain. Mais là il y a un hic : le physique n’était pas au rendez-vous pour la deuxième sortie collective en terre égyptienne.
Défense :
En football, le rang des trois gardiens doit être respecté. Sauf qu’Alain Giresse a décidé de sanctionner Farouk Ben Mustapha à qui on a imputé la responsabilité du but d’égalisation de l’Angola. Hier, le sélectionneur national lui a préféré Moez Hassen. Erreur de stratégie ou pas, Moez Hassen a été l’auteur d’une mauvaise sortie à la demi-heure du jeu. Une erreur d’appréciation qui aurait pu lui coûter cher. Par contre, la deuxième erreur commise en seconde période de jeu lui a été fatale. Il a laissé échapper la balle entre les mains changeant sa trajectoire, marquant ainsi contre son camp. Quand on sait que le joueur revient de blessure après s’être absenté des terrains durant de longs mois, on ne s’étonne pas qu’il commette une telle erreur suite à un banal corner. Mais en fin de rencontre, le portier tunisien a fait preuve d’une force mentale qui a manqué à tous ses coéquipiers : il a sauvé la face dans le temps additionnel en effaçant un but tout fait de Marega. Un bon point pour lui !
Cela dit, le meilleur défenseur, si ce n’est le meilleur joueur tunisien sur le terrain était sans doute Yassine Meriah. Solide au poste, Meriah a été impressionnant dans le marquage individuel sur Marega lui barrant à chaque fois la route. Pour couper l’herbe sous les pieds de l’attaquant malien, Meriah n’a pas hésité au besoin de quitter la zone des 16 mètres pour barrer la route à l’attaquant malien.
Concernant le flanc gauche, l’ombre d’Ali Maaloul était bien présente hier quand on a vu la petite prestation de Haddadi qui, tout au long du match, n’a pas quitté sa zone de confort.
Milieu de terrain :
C’est le compartiment le plus actif aussi bien en phase de couverture que de relance du jeu, mais sans que l’efficacité ne soit au rendez-vous. Si Ghailane Chaâlali s’est contenté de son rôle défensif, Skhiri effectuait régulièrement des montées pour apporter son concours aux attaquants en phase offensive. Engagé sur le terrain, Skhiri a été, à la limite, agressif par moments, ce qui lui a coûté un carton jaune suite à un duel avec le portier malien. Quant à Wahbi Khazri, aligné dans le rôle de régisseur, il s’est montré trop individualiste dans son jeu bien qu’il ait créé le danger à deux reprises au tout début de la rencontre. Khazri aurait pu être beaucoup plus utile s’il avait joué plus collectif. En témoigne son tir qui a frôlé le montant gauche des filets de Diarra alors qu’il aurait dû servir en retrait Badri qui était juste à côté en meilleure position de tir sur la droite (37’). Wahbi Khazri qu’on a du mal à reconnaître depuis qu’il a débarqué en Egypte, s’est racheté une conduite en marquant hier un joli but. Mais cela n’a pas suffi !
Attaque :
Malgré les efforts fournis par les joueurs du milieu et les montées régulières du latéral droit Kechrida, les balles ne sont pas parvenues suffisamment à Yassine Khénissi. Par ailleurs, Khénissi n’a pas pesé lourd sur la défense malienne, bien qu’il se soit montré combatif sur le ballon, mais sans être dangereux pour autant. Son remplaçant, Firas Chaouat, a pesé par moments sur la défense malienne, mais quand on cherche trop l’exploit individuel, on finit par faire du n’importe quoi. La même remarque s’applique aussi à Youssef Msakni qui est loin, très loin même de son niveau habituel. Et c’est normal pour un joueur qui revient d’une longue blessure et qu’on persiste à le faire jouer quand même.