Fruits de rêves intérieurs, de quotidiens sublimés et d’espaces reconquis par l’objectif, ses images prennent vie dans les ruelles, les impasses, racontent des histoires communes ou individuelles, parlent de gens dans leurs différences, leurs vécus, à travers leurs visages ou encore leurs habitats
Amine Boussoffara est un talentueux photographe tunisien natif de la Mahdia où il a passé la plus grande partie de son enfance. Amateur de photos d’art en noir et blanc, des scènes de vie, d’architecture et des gros plans, Amine est un amoureux de la Tunisie qu’il a longuement sillonnée appareil photo à la main.
Portrait
Né en 1974, sa passion pour la photographie remonte à son adolescence, époque à laquelle il s’inscrit dans un club photo de la maison des jeunes de Mahdia en 1986. Entre 1991 et 1995, il s’initie au métier de photographe en travaillant durant l’été dans des laboratoires photos et en lisant des magasines comme Chasseur d’image, Polka et Beaux-Arts. Dès lors, il ne quittera plus cette passion qui l’accompagnera dans ses diverses activités personnelles. « La photo, c’est un regard mais surtout une sensibilité. Photographier, c’est être capable de prendre du recul par rapport aux évènements et repérer les belles choses pour en faire profiter les autres», écrira-t-il plus tard.
Durant les années 90, il traverse diverses régions de la Tunisie, en quête de leurs histoires, leurs coutumes et leurs architectures tout en continuant à nourrir un attachement nostalgique pour sa ville natale pour laquelle il dédie d’innombrables clichés. Ainsi il est parti, entre autres, à la rencontre des villes de Seliana, Jendouba et Tunis s’inspirant du quotidien de Tunisiens anonymes pour écrire ses récits photographiques. Cela influencera plus de vingt années de sa carrière. Fasciné par l’homme et son aptitude à façonner son espace, l’intérêt de l’artiste se porte sur les environnements locaux, les traditions, la culture et surtout l’architecture de ce pays auquel il rend souvent hommage à travers des clichés aux propos éloquents tant au niveau esthétique que poétique.
Sa première exposition personnelle intitulée «Hanin», il la dédiera à sa ville natale en 2009. Il y explora les dimensions graphiques, esthétiques et architecturales de la photographie. En février 2010, il expose avec ce titre évocateur «Africa Olim Aphrodisium» à Tunis. Début 2011 et pendant la révolution, la photographie lui permettra d’exprimer ses opinions et de témoigner des chamboulements vécus par le pays.
Après une exposition à l’IMA à Paris comme membre du collectif de photographes «Dégage», il apporte son témoignage à travers des prises de vue sur les manifestations et répressions policières qui ont précédé la révolution. Ces différentes photographies seront regroupées dans le livre « Dégage une révolution » sorti en janvier 2012. En Juillet de la même année, il exposera, une série de photographies intitulée, à El Mahdia. Durant cette même année, il reçoit le prix de la meilleure photo au Festival Human Screen des droits de l’homme. Il enchaînera par la suite les projets artistiques et les expositions collectives et personnelles.
Fruits de rêves intérieurs, de quotidiens sublimés et d’espaces reconquis par l’objectif, ses images prennent vie dans les ruelles, les impasses, racontent des histoires communes ou individuelles, parlent de gens dans leurs différences, leurs vécus, à travers leurs visages ou encore leurs habitats. Bonne continuation Amine.