Accueil Culture « Monsieur » de Rohena Gera : une leçon de tolérance  Actuellement dans les salles tunisiennes  Un cinéma pour tous les goûts

« Monsieur » de Rohena Gera : une leçon de tolérance  Actuellement dans les salles tunisiennes  Un cinéma pour tous les goûts

Les films diffusant le principe de tolérance, construits sur l’humour intelligent, appelant au militantisme ou faits pour le divertissement se succèdent sur grand écran. A jour et pointue quant à ses choix de films, «Hakka Distribution» opte pour des sorties ciné issues de toutes nationalités, recherchées, et s’éloigne des circuits commerciaux «Blockbustérisés». Projetés entre cinéma Amilcar et CinémaD’art principalement, quatre films ont marqué récemment les spectateurs présents, pourtant de moins en moins tentés par les salles obscures à l’approche de la saison estivale.
Ce film est une collision entre deux mondes : celui de Ratna, une jeune femme engagée comme domestique chez Ashwin, le fils d’une riche famille de Mumbai. Deux personnes issues de deux univers différents qui ont appris à se connaître : il s’avèrera par la suite qu’en apparence (seulement) la vie du jeune homme semble parfaite, pourtant il est perdu. Ratna sent qu’il a renoncé à ses rêves. Contrairement à elle qui ne possède rien, mais qui tient à ses espoirs, et sa détermination la guidera jusqu’au bout. Ce long- métrage montre avec précision et finesse les difficultés ressenties par les deux êtres qui tenteront inlassablement de cohabiter malgré les différences sociales. Au fur et à mesure, les spectateurs réaliseront que leur rapprochement ne dépendra pas seulement d’eux, mais qu’ils sont dépendants du monde dans lequel ils vivent, de leur environnement. Le rôle de l’homme s’affranchit des stéréotypes : c’est lui qui tient le plus à voir cette relation aboutir.

«Sibyl» de Justine Triet : un cinéma de la névrose
Un casting 5 étoiles pour ce long-métrage déroutant : Virginie Effira plus en forme que jamais, Adèle Exarchopoulos ou encore Gaspard Ulliel sont réunis autour d’une seule femme: Sibyl. Cette romancière reconvertie en psychanalyste, rattrapée par le désir d’écrire, décide de quitter la plupart de ses patients. Par ailleurs, alors qu’elle cherche l’inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l’acteur principal… qui est en couple avec la réalisatrice du film. Tandis qu’elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement. La parole de sa patiente nourrit son roman et la replonge dans le tourbillon de son passé. Les choses prendront une tournure inattendue le jour où Margot invitera Sibyl à rejoindre le plateau de tournage pour une fin de tournage rocambolesque. Portrait troublant d’une psychanalyste qui abandonne sa carrière pour devenir romancière et procède à cette transition de la pire des manières : en s’inspirant de la pire des patientes : la dénommée Margot en permanence anxieuse et objet d’accès de panique insurmontable. Le film s’ouvre sur un retour sur la vie de Sibyl : professionnelle et personnelle, des moments de tous les jours, ses rapports avec ses patients principalement et ses moments intimes d’égarement. Jusqu’à ce que Margot débarque et l’embarque dans sa folie fictive. Un tourbillon psychanalytique haletant et captivant jusqu’au bout.

«Les crevettes pailletées» de Cédric le Galo et Maxime Govare : le grand bain 
Cette comédie française peut ne pas être du goût de tout le monde et pourtant elle fait fureur actuellement dans les salles et… divise. Après avoir tenu des propos homophobes, Matthias le Goff, vice-champion du monde de natation, est condamné à entraîner «Les crevettes pailletées», une équipe de waterpolo homosexuelle peu ordinaire : trop extravertie et extravagante pour ce dernier qui doit aussi les chaperonner jusqu’à leur participation à cette grande compétition. Une plongée dans un univers totalement décalé, celui de cette bande d’amis pas comme les autres. Le film est divertissant mais s’achève sur une note d’émotion, surtout quand on réalise vers la fin qu’il s’agissait d’une histoire vraie… globalement fidèle à la réalité.
Les trois films se succèdent à CinémaD’art pendant cette semaine et probablement celle d’après, en attendant les projections en plein air de Manarat estivales et festives, prévues du 1er au 7 juillet 2019.

Charger plus d'articles
Charger plus par Haithem Haouel
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *