La mise en scène et le jeu de Rabeb Srairi témoignent d’une intelligence qui se nourrit des énergies des acteurs, épuise un texte sans s’y noyer, sa personnalité a donné de la fraîcheur à une création qui regorge de générosité.
Le large public l’a découverte ce Ramadan à la télé, elle campait le rôle de la soubrette Aziza dans Dar Nana et par le vent de fraîcheur qu’elle dégage, elle nous arrachait un sourire à chaque passage. Mais Rabeb Srairi est bien plus que cela, c’est une voix, une présence et un tempérament de feu. Le théâtre est son premier amour bien que le cinéma ait capté en premier son talent.
Avec «Hafedh Al Nidham», elle signe sa première mise en scène avec un texte de Habib Bel Hedi partageant la scène avec Jamel Madani, Oussama Kochkar et Wajdi Borji. Une mise en scène intelligente reposant sur la performance des acteurs et la fluidité de leur jeu.
Le personnage principal (joué par Jamel Madani), se croit grand patron, sa place sur la scène politique est faite de pacotille, tout est pour lui une affaire d’apparence avec ses deux gardes du corps qui lui donnent l’impression d’être puissant. Sa mère est derrière lui, il est sa chance pour garder le pouvoir dans la famille. Elle le pousse à aller prendre des cours chez Lahlouba pour faire de lui le chef qui prendra la relève.
Elle, Lahlouba, est attirée par la sphère du pouvoir, elle connaît ses rouages et sait très bien se placer là où il faut se rendre nécessaire.
La bonne pâte des acteurs Jamel Madani, Oussama Kochkar et Wajdi Borji avec la bonne énergie de Rabeb Srairi ont été la matière de base de ce travail, l’intelligence des échanges entre les personnages et la finesse des transitions ont rendu la critique politique, dont regorge le texte de Habib Bel Hedi, subtile.
«Hafedh Al Nidham» tourne autour de l’homme politique sur les bancs de l’école, une école qui lui affinera ses discours, qui soignera sa prestance, qui ravivera sa mémoire et aiguisera son intelligence, lui donnera de l’élégance, du charisme, de l’éloquence, et c’est à «Lahlouba» de se donner corps et âme à cette mission quasi impossible. Car le politique en question est dépourvu de toutes ces qualités.
Entre les deux un va et vient, on se lance la balle à coup de situation comique où l’une se tue en besogne et l’autre totalement hermétique à ses leçons. Ce jeu pertinent entre la maîtresse et l’élève est une charpente dramatique qui se repose sur cette relation d’enseignant et disciple comme dans le bourgeois gentilhomme de Molière ou «le discours d’un Roi» de Tom Hooper, «le Roi et Moi» de Walter Lang et bien d’autres références où l’homme de pouvoir se dévoile sous un autre visage sous l’impulsion de ce qui ou celle qui lui révèle les astuces du pouvoir.
Pour un premier coup de mise en scène, Rabeb Srairi a réussi une mise en scène subtile et légère, elle a assuré, côté scène et mise en scène, un véritable exercice de contorsion pas du tout évident.
Accueil Culture Première de la Pièce théâtrale «Hafedh Al Nidham» de Rabeb Srairi : A l’école du pouvoir
-
Tunisie – Fin de la crise de l’approvisionnement à Sfax : des signaux positifs en décembre
Le directeur régional du commerce à Sfax, Mohamed Jaber Hariz, a annoncé que la situation … -
La Tunisie brille au Championnat arabe de lutte avec 13 médailles lors de la première journée
La Tunisie a réalisé une belle performance en décrochant 13 médailles (4 en or, 6 en argen… -
Crash d’un hélicoptère médical en Turquie : quatre morts, enquête en cours
Quatre personnes ont perdu la vie ce dimanche dans le sud-ouest de la Turquie lorsqu’un hé…
Charger plus d'articles
-
35e edition de « The Village Next to Paradise », de Mo Harawe-Somalie: La Somalie et d’autres récits
Présenté dans le cadre de la compétition officielle des JCC, ce film s’impose comme une œu… -
Un écran au centre ville : La Palestine au cœur des JCC
Au centre-ville de la capitale, les JCC proposent au public une sélection de films parmi l… -
Focus Jordanie aux JCC : Une cinématographie enracinée et engagée
«Nous souhaitons partager avec vous notre expérience cinématographique, fruit d’années de …
Charger plus par Asma DRISSI
-
La Foire du Livre de Tunis 2024 : 80 éditeurs, 30.000 titres et des événements inédits
La foire du Livre de la ville de Tunis s’apprête à ouvrir ses portes pour sa 13ᵉ édi… -
Tunisie : Cérémonie de Clôture de la 35ᵉ édition des JCC
Dans une diffusion simultanée de la Télévision Nationale en partenariat avec le Réseau de … -
Clôture de la 35e édition des JCC : Le Tanit d’or pour le film tunisien « Les enfants rouges »
Le réalisateur Lotfi Achour dédie ce film à toute la famille Soltani, victime du terrorism…
Charger plus dans Culture
Cliquez pour commenter