La Tunisie détient, enfin, son visa pour les huitièmes de finale malgré ses piètres prestations ponctuées de trois nuls durs à gober. Désormais, il faudra ou bien se métamorphoser ou bien s’enliser davantage et sortir par la petite porte.
Avec la possibilité d’accorder la qualification au deuxième tour de la CAN pour quelques meilleurs troisièmes, on ne peut plus parler de mérite pour une équipe qui décroche son visa afin de continuer l’aventure. Et du coup, même si la Tunisie est parvenue à terminer deuxième de son groupe derrière le Mali, il n’y a pas de quoi pavoiser, surtout après ses trois matches de très mauvaise qualité ayant fait rougir tous les Tunisiens. Trois petits points sur trois matches nuls, tel fut le bilan de l’équipe nationale qui n’a jamais connu le goût de la victoire devant des sélections, disons-le en toute franchise, de second plan : l’Angola, le Mali et la Mauritanie.
D’aucuns, parmi ceux qui sont un peu cléments avec la sélection, diront : «Oui, mais la Tunisie ne s’est inclinée devant aucun de ses trois adversaires du premier tour». On peut en convenir, mais là où la sonnette d’alarme a été tirée par trois fois, ce fut avec le niveau désolant affiché par les coéquipiers de Wahbi Khazri qui étaient l’ombre d’eux-mêmes dans ce premier tour.
Outre les scores nuls enregistrés, il y a donc la prestation qui était nulle et qui n’augure rien de prometteur pour la prochaine rencontre des huitièmes de finale à livrer au Ghana, lundi prochain.
Et là, il suffit de rappeler que le Ghana est une vieille connaissance devant laquelle on n’a jamais rien réussi. Une vraie bête noire qui a toujours pris le dessus sur la Tunisie, à commencer par le premier revers historique essuyé devant elle lors de la finale de la CAN organisée à Tunis en 1965 (2-3).
L’espoir est-il encore permis ?
Désormais, les scores de parité dont notre sélection est devenue spécialiste ne pourront conduire nulle part, sinon aux tirs au but. Il faudra donc changer de look et se montrer beaucoup plus convaincants devant un ogre aux dents longues qui a plus de chance d’accéder aux quarts de finale.
On a failli payer très cher le fait de «snober» nos trois interlocuteurs du premier tour en étant sûrs de les dominer sans pépins. Mais, grande fut notre surprise quand la «petitesse» du niveau était plutôt dans le camp de la Tunisie. Littéralement sur les trois matches joués ! Et particulièrement, lors de la première mi-temps du dernier match contre la Mauritanie, dans lequel cette dernière aurait pu marquer au moins trois buts tout faits et nous ravir méritoirement la qualification. Mais puisqu’en matière de football, il n’y a jamais aucune logique susceptible de tenir la route et de s’approcher de la vérité scientifiquement absolue, on est toujours en droit de rêver. Quoiqu’il n’y a pas beaucoup d’éléments qui le permettent.
Voilà, en récapitulant, on constate que les lacunes de notre équipe nationale ne sont pas vraiment très handicapantes. Pour preuve, on n’a pas perdu malgré notre niveau pitoyable.
L’histoire nous a toujours montré que la Tunisie aime les grands défis et joue bien face à des équipes plus fortes qu’elle. Ce sera donc bien le cas.
Mais pour ce faire, il faudra d’abord mettre l’accent sur les faiblesses défensives constatées particulièrement au niveau du jeu aérien, malgré la présence de joueurs de grande taille comme Meriah, Skhiri et Bronn. Il faudra aussi peaufiner le style adopté en seconde mi-temps devant la Mauritanie où les trois compartiments de jeu étaient devenus plus compacts avec une meilleure audace offensive et plus de virilité dans les duels.
Quoique ce visage ne fût pas vraiment éloquent, car le doute s’était déjà bien emparé de nos joueurs. Maintenant, sur un match, tout peut arriver et il ne faut pas insulter l’avenir. Pour le moment, désactivons nos canons et économisons nos boulets pour plus tard car une nouvelle «nonchalance» serait pour nous synonyme de haute trahison qui ne sera pas pardonnée!
Amor BACCAR