Selon une étude réalisée par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), le poids réel du tourisme dans la croissance économique est sous-estimé, à raison de 13% en 2017. Enregistrant une hausse continue, le taux de contribution du secteur au PIB dépassera les 14% d’ici la fin de l’année 2019.
La saison touristique a désormais commencé sur fond de crise et d’inquiétude induites par les deux attentats-suicide perpétrés, la semaine dernière à Tunis. Etouffant l’onde de choc, les autorités, en l’occurrence le ministère de tutelle, n’a pas tardé à rassurer les professionnels du secteur, affirmant toute annulation de réservation dans les établissements hôteliers. Convaincus de la forte contribution du secteur à la croissance économique, les professionnels du tourisme misent toujours sur une saison réussie pour confirmer la relance et, éventuellement, passer définitivement le cap d’une série d’années moroses. Mais la crainte d’échouer cette saison estivale plane toujours.
Et les répercussions pourraient être lourdes. Si la contribution du tourisme au PIB national est évaluée, principalement via les recettes en devises et les emplois directs et indirects créés, l’on estime, toutefois, que le véritable poids du secteur dans l’économie nationale se mesure conformément à d’autres indicateurs liés aux services annexes, dans la mesure où l’activité touristique n’est pas uniquement réduite au simple spectre de l’hôtellerie et des cafés. C’est ce qu’a démontré, en substance, une étude réalisée récemment par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie qui a mis en exergue les comptes satellites du tourisme (CST) dans le but de refléter le poids réel du secteur dans l’économie nationale.
Au-delà des services Horeca
Afin de définir la contribution dite réelle du tourisme à l’économie nationale, l’étude s’est basée sur des réajustements appliqués aux résultats officiels comptabilisés par l’Institut national de la statistique (INS).
Ainsi, adossé à un modèle de mesure adopté par l’Organisation mondiale du tourisme, l’étude est focalisée sur l’impact de plusieurs secteurs de services annexes, à savoir : les agences de voyages, l’hébergement, la restauration et la consommation de boissons, les sports, les services caractéristiques du tourisme propre à chaque pays, le transport, les biens caractéristiques du tourisme propre à chaque pays et les services culturels.
En Tunisie, les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés (Horeca) sont considérés comme une branche d’activité économique à part entière. Selon l’INS, la contribution directe du tourisme au PIB se mesure en additionnant les valeurs ajoutées des secteurs Horeca. En 2017, elle a atteint 4,1%.
En effet, ce que propose l’étude, c’est de corriger ces comptes en se référant au modèle suivi par l’OMT qui prend en compte la contribution des services satellites, permettant de passer le taux de la contribution directe du tourisme à l’économie nationale à 6,26%, soit une augmentation de 2,16%.
Pour la contribution indirecte du secteur, c’est-à-dire les effets indirects induits par le tourisme, l’année 2017 a enregistré un taux de 4,27%, ce qui implique un taux global de contribution au PIB national de 13,03%.
En 2018, tout en se basant sur les chiffres officiels publiés, ce taux aurait accusé une hausse de plus de 0,7%, se fixant aux environs de 13,8%. La FTH table, toujours selon les modèles de calcul adoptés par l’étude, sur la hausse de l’activité touristique durant l’année 2019 et estime une contribution globale qui dépasse les 14% d’ici la fin du deuxième semestre.
Quant aux effets du tourisme sur l’emploi pour l’année 2018, les statistiques ont tablé sur la création de 100 mille emplois directs et 289 mille emplois indirects, soit un total de 389 mille emplois dont 98 mille emplois permanents.