À l’aube du crépuscule de mes 38 ans, j’ai découvert, à vol d’oiseau de mon nid de coucou, les plaisirs des cafés populaires à la mode tunisienne.
Loin du faux bling-bling d’Instagram et les mensonges de Facebook ainsi que ses « Fake news », dans le café du Stade, à Nabeul, chez les Garali, j’ai (re)découvert les plaisirs simples de la vie.
Adel GAM, un ex-entraîneur de football titulaire d’un diplôme de deuxième degré — le maître des lieux avec ses shorts aux allures de pantacourts façonnés chez un tailleur et ses jarretelles à la Mussolini, interpelle par son sérieux et ses analyses footballistiques sans fioritures.
Pendant la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Égypte, narguilé, alias « Chicha », citronnade, sodas, cafés et verres de thé ont accompagné l’épopée des Aigles de Carthage: une aventure stoppée net aux portes de la finale.
Et chez les Garali, la brise des après-midi d’un mois de juillet caresse nos chairs, sur le trottoir en face de leur écrin, tout en sirotant un délicieux café « Express » dans une ambiance à mi-chemin entre sérénité et paisibilité.
Une bouteille d’eau minérale « Safia » bien frappée et un verre « Trabelsi » contenant un « Capucin » ornementent les tabourets en bois et lubrifient les débats des adeptes du jeu de « Rami »
Chez les Garali, on savoure la simplicité de la vie en short de maison, t-shirt ou débardeur et tong… Et personne ne vous regarde de travers.
Dans le café du Stade, le chômeur, le maçon, le cordonnier, l’étudiant, le fonctionnaire, l’informaticien de l’Hôtel de ville, l’ouvrier de la municipalité, les retraités du quartier, l’enseignant, l’universitaire, l’élève et le « Fellah » (agriculteur) se rencontrent et forment d’interminables cercles de discussion : l’essence même du débat public.
Bienvenue dans le café de la vie !