Le rapport élaboré par le Fonds monétaire international (FMI), suite à une mission effectuée, récemment, en Tunisie, a recommandé une meilleure compression des dépenses budgétaires pour permettre, à terme, de réaliser les équilibres financiers de l’Etat. Depuis des années, le budget de l’Etat est mis à rude épreuve car les dépenses dépassent de loin les recettes. En effet, les pouvoirs publics sont tenus, d’abord, de subir les fluctuations du prix de pétrole qui connaît, souvent, des révisions à la hausse. Nous sommes obligés d’importer de grandes quantités de pétrole pour satisfaire nos besoins, car la production locale n’est pas en mesure de répondre à tous les besoins.
C’est le cas, aussi, des céréales dont des quantités considérables sont importées du marché international malgré une bonne récolte enregistrée cette année. Ces importations se font, bien entendu, en devises sonnantes et trébuchantes. La dépréciation du dinar par rapport au dollar et à l’euro a triplé la valeur des importations. Le remboursement des crédits a été également renchéri et l’Etat est appelé à payer plus cher des crédits contractés quelques années plus tôt. La Tunisie est encore tributaire du marché financier international pour financer son budget puisque le recours aux crédits est encore à l’ordre du jour. Selon le FMI, on atteint les 77% du PIB à la fin de 2018. Les réformes doivent donc se poursuivre pour atteindre les objectifs fixés et assurer, à terme, les équilibres financiers. Les ressources financières de l’Etat doivent être utilisées d’une façon rationnelle en essayant de réduire le recours aux crédits étrangers.
Cet objectif ne peut être réalisé que par la valorisation du travail, l’amélioration du rendement, de la productivité et de la qualité. Il s’agit aussi d’accroître nos exportations en prospectant de nouveaux marchés dans tous les continents y compris en Afrique et en Amérique. La diversification des produits exportables et des marchés peut avoir des impacts positifs sur les revenus de la Tunisie.
Il est nécessaire également d’éviter les arrêts de travail et les grèves à répétitions dans toutes les unités de production et surtout dans le bassin minier de Gafsa qui procure à notre pays d’importantes recettes en devises grâce aux exportations du phosphate. Autant d’actions à concrétiser sur le terrain pour améliorer la croissance économique avant de répartir les richesses obtenues et d’une façon équitable à toute la population et dans toutes les régions. Mais il faut commencer, d’abord, par travailler pour augmenter la production et les exportations. C’est un défi à relever par toutes les parties prenantes, en l’occurrence l’administration publique, le secteur privé, les organismes d’appui et surtout les travailleurs dans tous les secteurs productifs.
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