La Tunisie doit faire face au chaos régnant dans ce pays voisin qui s’enfonce de plus en plus dans la spirale de la guerre. Le ministre de la Défense, connu pour sa franchise, n’a pas usé de la langue de bois et a expliqué que les radars militaires étaient dans l’incapacité de détecter l’avion de chasse libyen
En dépit des mesures prises pour le renforcement de la sécurité de nos frontières avec la Libye en vue de faire face aux incursions étrangères et aux multiples impacts de la recrudescence des opérations militaires dans ce pays suite à l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, un avion de guerre de type L-39 Albatros a atterri en urgence lundi 22 juillet à Beni Ghezaiel, gouvernorat de Médenine, au Sud du pays. On ne sait toujours pas si le pilote a fait défection ou pas.
Le ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, a apporté quelques éclaircissements préliminaires à ce sujet en déclarant que le pilote était un colonel et relevait du gouvernement de l’Union nationale. Il s’est enfui en Tunisie et a atterri sur une route goudronnée après avoir volé à basse altitude (environ 500 mètres). Au même moment, des médias libyens ont confirmé que le pilote avait fait défection et appartenait à l’Armée nationale libyenne (ANL) basée à Tripoli et dirigée par le maréchal Haftar.
Le mystère n’a pas trop duré et un communiqué publié par l’ANL a confirmé cette version dévoilant même le nom du pilote et expliquant que l’avion en question «était en mission de reconnaissance avant de rencontrer un problème technique».
Le ministre de la Défense a expliqué que l’avion n’a pas été détecté dans un premier temps par les radars tunisiens.
Le ministre avait sonné l’alerte tout en confirmant en avril dernier que le contrôle aérien et au niveau des points frontaliers a été renforcé. Mais toutes ces mesures ainsi que la prolongation de l’état d’urgence d’un mois à l’autre ne suffisent peut-être plus à quadriller le pays sur le plan sécuritaire malgré les sacrifices et les efforts louables déployés par les unités militaires et paramilitaires.
Le Conseil national de sécurité est donc appelé à se réunir d’urgence pour relever le double défi des menaces terroristes et l’impact de la situation précaire en Libye sur notre pays.
La Tunisie doit faire face au chaos dans ce pays voisin qui s’enfonce de plus en plus dans la spirale de la guerre. Le ministre de la Défense, connu pour sa franchise, n’a pas usé de la langue de bois et a expliqué que les radars militaires étaient dans l’incapacité de détecter l’avion de chasse libyen.
Pour rappel, le général Thomas D. Waldhauser, commandant de l’Africom (United States Africa Command), a précisé lors de son audience en mars 2018 devant le Comité américain des forces armées que «pour mieux surveiller les frontières tuniso-libyennes, les États-Unis ont fourni des radars et des systèmes de détection mobile, ainsi que des drones à la Tunisie», rapporte le site d’actualité français «Huffpost» dans son article publié en mars de l’année dernière.