Le nouveau président élu à la hâte lors d’une assemblée inédite s’oriente vers un changement radical de politique et de cap.
Après l’inattendue relégation en Ligue 2 au terme d’une saison catastrophique sur tous les plans, la famille élargie du «Carrelage» a commencé par panser ses plaies par le choix d’un nouveau comité directeur et surtout un nouveau président qui n’est pas un inconnu des fans «rouge et noir» puisqu’il figure dans la liste des anciens responsables qui ont laissé leur empreinte et la meilleure des impressions quand ils ont été aux commandes il y a quelques années.
Tahar Soula est perçu donc comme l’homme providentiel, enfant prodige du club venu au bon moment pour sauver un navire qui a pris eau de toutes parts, un club endetté jusqu’au cou et confronté à un tas de problèmes quasi insolubles, qui risque de s’enliser dans les sables mouvants de la Ligue 2 et de ne pas retrouver l’étage supérieur de sitôt. La mission du nouveau président ne s’annonce pas des plus gaies et est loin d’être de tout repos puisque son prédécesseur Ghassen Marzouki lui a légué le plus lourd des héritages et une situation financière des plus confuses et des plus alarmantes. Pas de rapport financier sur lequel Tahar Soula peut élaborer un budget estimatif pour la nouvelle saison sportive et un planning précis pour éponger une montagne de dettes et remettre le club sur les rails. Pire qu’un fait divers, c’est un fait inédit que de voir une assemblée générale extraordinaire élective se dérouler en l’absence de tout le comité sortant et d’un bilan financier chiffré pour remettre les clés de la maison à un nouveau président qui connaît, certes, le club de très près, mais qui ignore pratiquement l’état de ses lieux actuels au point que certains parlent déjà de mission impossible, voire suicidaire. Mais l’homme a déjà retroussé les manches et s’est attelé à la dure tâche qui l’attend, faisant fi de toutes ces craintes. «Je suis là par nette conviction de pouvoir faire quelque chose pour cet ASG à la dérive et pas par goût d’une aventure dont l’issue est incertaine», confirme-t-il. «Pour remettre de l’ordre dans une maison qui est la mienne et instaurer une nouvelle politique de direction et de gestion du club. Les recrutements en masse, un peu à tort et à travers, c’est fini. La priorité sera aux jeunes et au travail de base pour créer un groupe sain et homogène et couper avec cette habitude de choisir un ensemble hétérogène formé de «mercenaires qui vous mettent le couteau sous la gorge et vous font chanter au moindre petit retard dans le paiement de leurs rémunérations bien au-dessus des moyens financiers réels du club. Avec de grands noms sur le papier et un petit rendement sur le terrain, nous sommes descendus à l’étage inférieur. Ça suffit», martèle-t-il d’une voix haute et agacée. L’opération dégraissage a commencé avec le recrutement d’un entraîneur pas très coté et pas très exigeant qui n’est autre qu’un certain Sami Gafsi, un habitué de la Ligue 2 sans plus. Un changement de cap que les fans de la «Zliza» doivent comprendre pour ne pas dire avaler comme une amère pilule pour sauver leur club en péril.
Hédi JENNY