Le décès du Président Béji Caïd Essebsi a mis l’Isie devant l’obligation d’organiser l’élection présidentielle anticipée dans un délai ne dépassant pas les 90 jours, tout en respectant la Constitution du pays, ce qui est impossible au cas où un second tour s’avèrerait nécessaire. Certains représentants de partis politiques ne sont pas d’accord sur le calendrier présenté lors de cette rencontre par l’Isie et appellent à un consensus national autour de la date des élections.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a tenu ce mardi 30 juillet une réunion à Tunis consacrée à l’annonce du calendrier de l’élection présidentielle anticipée.
Les indépendants en nette augmentation pour les législatives
En présence de représentants des partis politiques et de la société civile, le président de l’Isie Nabil Baffoun a présenté à cette occasion des statistiques en rapport avec les législatives de 2019 après la clôture ce lundi 29 juillet des dépôts des candidatures. Le nombre des listes électorales à l’intérieur du pays a atteint 1592 avec 695 listes partisanes 190 de coalition. Le nombre des listes indépendantes est en nette augmentation en comparaison des législatives de 2014, a fait savoir Baffoun. 707 listes indépendantes ont été présentées à cet effet. Quant aux 6 bureaux d’inscription des Tunisiens résidents à l’étranger, le nombre des listes est de 187 avec 90 listes partisanes, 33 de coalition et 64 indépendantes.
Dix partis politiques ont présenté des listes dans toutes les circonscriptions électorales et dix autres partis politiques n’ont pas présenté de listes pour les législatives de 2019. Le nombre des partis politiques ayant présenté une seule liste est très élevé. En effet, 175 partis n’ont pas pu dépasser le cap d’une seule liste pour toutes les circonscriptions, ce qui pose une sérieuse question autour de la création de ces partis dont le nombre total est de 218.
La pression du temps pour l’Isie
Nabil Baffoun a souligné l’importance de cette rencontre dans la mesure où les membres de l’Isie et les représentants des partis politiques et de la société civile sont appelés à se concerter autour du calendrier de l’élection présidentielle anticipée. Un calendrier imposé par le décès du président de la République Béji Caïd Essebsi. Il a passé en revue les conditions et le cadre juridique organisant les candidatures sur la base des dispositions de la Constitution de 2014, notamment l’article 126 qui charge l’Isie de l’administration des élections et des référendums, de leur organisation et de leur supervision au cours de leurs différentes phases.
La date du dépôt des demandes de candidature à la présidentielle s’étend du 02 au 09 août et la publication de la liste des candidats retenus est prévue pour le mercredi 14 août. Après cette date, l’instance électorale statuera sur les recours déposés par certains candidats et publiera le 31 août la liste définitive des candidats à la présidentielle 2019.
Le président de l’Isie a annoncé par ailleurs lors de cette rencontre que la campagne électorale débutera le lundi 02 septembre et prendra fin le 13 du même mois. La date du premier tour du scrutin présidentiel est fixée au dimanche 15 septembre et les résultats seront annoncés les 16 et 17 septembre. Le 21 octobre, l’Isie annoncera les résultats définitifs du premier tour. Quant au deuxième tour, sa date est tributaire d’autres données dont notamment la possibilité de recours présentés par les candidats. Baffoun a avancé à ce propos la date du 03 novembre. Dans ce cas, la période de présidence intérimaire de 45 à 90 jours mentionnée dans l’article 84 de la Constitution aura été dépassée.
Des politiques réticents
Cet imbroglio constitutionnel a poussé Hamma Hammami et Issam Chabbi à formuler certaines critiques quant au choix de la date de ce scrutin qui coïncide avec un événement très important pour les familles tunisiennes, à savoir la rentrée scolaire. Ceci est de nature à affaiblir les chances de réussite de cet événement grandiose sur le plan politique, fait remarquer le porte-parole du Front populaire.
Quant à Issam Chabbi, il est revenu dans l’une de ses déclarations sur le dépassement de 47 jours du délai de la présidence intérimaire, ce qui constitue un acte de non-respect de la Constitution. Cela interpelle la nécessité d’un consensus national autour de ce délai qui doit être écourté. Le secrétaire général du parti Al Joumhouri a appelé au report des législatives, arguant du fait qu’il était difficile à l’Isie d’être sur deux fronts et d’organiser en même temps les législatives et la présidentielle. Le report des législatives pour le mois de novembre permettra à l’Isie de respecter la Constitution et de travailler loin des pressions, a-t-il ajouté, appelant à l’organisation d’autres rencontres dans le cadre des concertations entre les différentes parties autour des prochaines élections.
Mahdi Ben Gharbia, tête de liste de Tahya Tounès à Bizerte, a appelé de son côté à respecter la Constitution du pays et à la nécessité de trouver un consensus pour éviter un éventuel dépassement en cas d’un deuxième tour pour le scrutin présidentiel. «Cela dit, notre parti respectera toutes les décisions émanant de l’Isie dans ce cadre», conclut-il.
Le décès du président Béji Caïd Essebsi a mis l’Isie devant l’obligation d’organiser l’élection présidentielle anticipée dans un délai ne dépassant pas les 90 jours, tout en respectant la Constitution du pays, ce qui est impossible au cas où un second tour s’avèrerait nécessaire. Certains représentants des partis politiques ne sont pas d’accord sur le calendrier présenté lors de cette rencontre par l’Isie et appellent à un consensus national autour de la date des élections.