Après deux longs mois d’attente, la montagne a accouché d’une souris.
Dans l’histoire du football mondial, on n’a jamais assisté à une affaire aussi « sordide » que celle de la finale de la Ligue des champions opposant l’Espérance Sportive de Tunis au Wydad Athletic Club de Casablanca. Ladite finale devant accorder le titre de champion d’Afrique à l’un des deux protagonistes au titre de l’édition 2018-2019.C’est dire que la soutenance du Tribunal Arbitral du Sport qui, du reste, a pris tout son temps, n’a pas vraiment arrangé les choses.
Ce n’est pas encore fini…
Le verdict du TAS a servi néanmoins à quelque chose en rejetant toutes les requêtes émises par le Wydad de Casablanca. En contrepartie, le Tribunal Arbitral du Sport n’a pas rejeté les doléances de l’Espérance de Tunis : « La Formation du TAS continuera ses délibérations relatives aux requêtes de l’EST et préparera une sentence finale, tout en tenant compte de toute décision éventuelle prise par la CAF dans cet intervalle. », a indiqué le communiqué du TAS qui a renvoyé la balle dans le camp de la CAF : «La Formation du TAS en charge de cette affaire a considéré que le Comité Exécutif de la CAF n’était pas compétent pour ordonner que la finale retour soit rejouée et a décidé d’annuler la décision attaquée». C’est l’autre point positif qui ressort de la soutenance du TAS, considérant que l’autre bon point est d’avoir accepté les requêtes de l’EST tout en rejetant celles émises par le Wydad.
Mais au final, on n’est pas sorti vraiment de l’auberge et on peut même dire que la montagne a accouché d’une souris dans la mesure où la balle est renvoyée dans le camp de la CAF : « La Formation du TAS ayant annulé la décision du Comité Exécutif de la CAF pour des raisons formelles, elle a décidé de renvoyer aux organes compétents de la CAF les questions de la répétition du match retour de la finale et de la procédure disciplinaire actuellement en cours devant la CAF, cette dernière n’étant pas de la compétence du TAS dans le cadre de la présente procédure d’arbitrage ».
Sauf qu’il y a un hic : l’intervalle du temps est désormais trop court pour que l’Instance continentale livre son verdict à une dizaine de jours seulement du démarrage de la nouvelle édition de la Ligue des champions !
Prendre le temps de l’interprétation
Joint par téléphone pour qu’il éclaire notre lanterne et nous livre son expertise, Maitre Riadh Touiti préfère prendre son temps : « Pour éviter toute mauvaise interprétation ou que mes propos soient mal compris ou mal interprétés, je préfère vous répondre par écrit pour livrer mon interprétation juridique de la soutenance du TAS. Cette affaire est si délicate et si importante que chaque mot, voire chaque lettre a son lot d’importance», nous a répondu le président de la Commission juridique de l’Espérance Sportive de Tunis.
Nous tenons à saluer la patience et l’attitude très raffinée et courtoise de Maître Riadh Touiti qui, malgré la pression qui pèse lourdement sur ses épaules, n’éteint jamais son portable, comme le font la majorité des dirigeants de nos clubs. Mieux: Maître Touiti s’est déjà fait optimiste dans sa déclaration télévisée sur « El Hiwar Tounsi » en disant que le TAS a laissé les portes ouvertes et qu’il n’a pas fermé le dossier et annulé cette affaire pour incompétence. Pour lui, c’est déjà une satisfaction en attendant ce qui devrait suivre. Laissons donc le temps au président de la Commission juridique de l’EST d’étudier le communiqué du TAS et nous livrer la version officielle de l’Espérance Sportive de Tunis dans cette affaire qui risque de s’éterniser, outre qu’elle s’avère plus compliquée que prévu, étant donné que la soutenance du TAS a laissé la porte grande ouverte à toutes les interprétations possibles et imaginables.