Accueil A la une Festival International de Musique Symphonique d’El Jem 2019: Célébration de la musique et de l’amitié tuniso-viennoises 

Festival International de Musique Symphonique d’El Jem 2019: Célébration de la musique et de l’amitié tuniso-viennoises 


Samedi  dernier au Colisée d’El Jem, une ville millénaire sort à peine de la perte nationale d’un être cher et célébre l’amitié. Vingt et un ans, aucun rendez-vous raté et chaque année, depuis 1998, l’Orchestre du  Bal de l’Opéra de Vienne retrouve son public de mélomanes du Festival international de musique symphonique d’El Jem.


Rien ne laisserait deviner que c’est la saison des grands bals viennois, ni le lieu, ni la météo, ni l’air décontracté, mais tout aussi impatient de ce public. Certes, le fameux «Bal de l’opéra de Vienne» se tient classiquement en février dans le majestueux Opéra de l’Etat de Vienne ; en présence du gotha mondial, têtes couronnées et grandes fortunes… Ici au Festival international de musique symphonique d’El Jem, c’est la noblesse du cœur qui fait titre et gloire, mais c’est le même orchestre du bal de l’opéra de Vienne qui revient chaque année disperser la magie de la musique viennoise, de ses valses impériales, ses polkas, ses quadrillés et ses opérettes.

Samedi 3 août au Colisée d’El Jem, une ville millénaire sort à peine de la perte nationale d’un être cher et célèbre l’amitié. Vingt et un ans, aucun rendez-vous raté et chaque année depuis 1998, l’orchestre du Bal de l’Opéra de Vienne retrouve son public de mélomanes du Festival International de musique symphonique d’El Jem.

Soirée de grande affluence, après un deuil national d’ une semaine, les Tunisiens et de nombreux touristes ont rempli le Colisée, arène et gradins combles. A 22h00, tout commence : apparition en fond de scène, sur un écran géant, d’un portrait de feu le président de la République. L‘orchestre s‘installe et comme un ultime salut commence à jouer la célèbre sérénade «Petite Musique de nuit» de Wolfgang Amadeus Mozart que le génie a composée  suite à la perte tragique de son père. Petite musique pour un grand Homme, et moment de recueillement qui a uni musiciens et public dans une mélancolie douce et sincère.

Vient la joie, après la peine, l’orchestre s’est lancé sous la direction de Uwe Theimer, dans une course joyeuse et entraînante avec l’ouverture de «La vie Parisienne» de Jaques Offenbach. Ensuite c’est le baryton Till VonOrlowsky, qui entonne le premier air de la célèbre opérette de Carl Millöcker. Son air enjoué de jeune dandy  de la belle époque et sa voix chantante à la fois souple et puissante, le baryton a entraîné, dans son monde d’opérette gaie et légère, un public déjà conquis. Ensuite c’est la soprano hongroise Brigitta Simon qui fit son apparition, vêtue d’une robe de bal élégante et raffinée pour chanter «Il Bacio» de Luigi Arditi.

Les Musiques viennoises légères et entraînantes se sont suivies avec les incontournables marches, et valses «Mon Autriche» de Franz Von Suppé, «Enfants de village», de Emmerich Kalman et  des airs d’opérettes chantés par le baryton Till vonOrlowsky et la soprano Brigitta Simon qui excellent dans «Quand deux s’aiment», duo de l’opérette, «Les rétameurs» du célèbre Franz Lehár. Les  «Roses de Vienne», célèbre valse  de «Wolfgang Jelinek», marquera la fin de la première partie de  soirée.

La deuxième partie est entamée par la célèbre «Marche de cirque» gaie et joyeuse de Robert Stolz

Impossible d’imaginer un programme de l’orchestre du bal de l’opéra de Vienne sans la dynastie des Strauss, rois de la valse. D‘abord une valse de Johann Strauss fils «Roses du sud» ensuite une œuvre des frères Johann et Josef Strauss «Polka pizzicato».

Après quelques airs d’opérettes à l’instar de «Quand je vais au cirque», «Chanson Vilja», extrait de «La Veuve joyeuse» de Franz Lehár puis «Salomé» (Robert Stolz ), la musique reprend ses droits dans la joie et l’entrain des polkas de Johann Strauss fils «À la chasse» et un dernier duo «Allons à Varasdin», duo de l’opérette «Comtesse Maritza» Emmerich Kalman.

Mais le programme ne s’arrêtera pas à ce qui est prévu.  Uwe Theimer, le chef d’orchestre et grand ami du public d’El Jem, a réservé plein de surprises. Une version orchestrale originale et subtile de «Bent Echalabiya» de Fairuz a enchanté le public et donné suite à la sublime valse «Le beau Danube bleu».  Le public qui s’est parfois difficilement retenu de valser, faute de place, a eu le plaisir de voir danser le couple de solistes sur la scène dans une valse minutieusement conduite et sans faux pas.

Pour finir, le chef d’orchestre a offert un incontournable de la musique viennoise et un final traditionnel des concerts de l’orchestre de bal de l’opéra de Vienne à El Jem, la célèbre «Marche de Radetzky». Comme un clin d’œil amical avec un Uwe Theimer expressif et joyeux, dirigeant tantôt son orchestre tantôt le public. Ovation debout, le public nombreux et transporté a acclamé tant la prestation exceptionnelle que la sincérité amicale de l’orchestre et des solistes. Plus qu’un concert, un rendez-vous amical que le festival et  l’orchestre du bal de l’opéra de  Vienne ne manqueront certainement pas l’année prochaine.

Le Festival international de musique symphonique d’El Jem se poursuit avec encore deux dates, aujourd’hui 6 août, pour L’opéra «Énée et Didon» Et le vendredi 9 août pour le concert final «Mozart entre deux rives».

Charger plus d'articles
Charger plus par Amel Douja DHAOUADI
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *